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Actualités - ANALYSE

Solidarité - Pas de consensus arabe sur la période post-retrait Mise en garde américaine contre un appui aux groupes armés palestiniens

Le Conseil ministériel de la Ligue arabe s’est abstenu de prendre position à l’égard d’un retrait israélien du Liban, ont noté les observateurs, et la raison en est plus que claire. Il n’existe pas de consensus arabe sur la légitimité des actions de la Résistance islamique, après un repli des troupes israéliennes derrière le tracé des frontières internationales. En outre, les États-Unis ont discrètement demandé au Liban de ne pas fournir de couverture aux groupes armés palestiniens, après le retrait israélien. Les différences de points de vue au sujet de la période post-retrait sont nettes. Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères Amr Moussa et pour beaucoup de ministres arabes, les attaques du Hezbollah doivent s’arrêter, en cas de retrait israélien conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité. La persistance de ces attaques, après un retrait, coûtera au Liban non seulement l’appui protecteur de la communauté internationale, mais aussi la solidarité arabe, car l’occupation israélienne qui les justifiaient aura disparu. Voilà ce qu’en pense Amr Moussa : «La décision israélienne de retrait est dans l’intérêt des Arabes, qu’il s’agisse d’une manœuvre ou d’un coup de poker. Pour M. Hoss, les précédents ne sont guère encourageants et toute tentative de rompre l’unité des volets libanais et syrien des pourparlers bouleverse les équations de la paix. J’estime qu’Israël a pris la bonne décision. Mais nous acceptons la position libanaise, dans les termes de M. Hoss, et n’y ajouterons rien…». Et le chef de la diplomatie égyptienne d’enchaîner : «Je suis conscient qu’il existe un avis différent et qu’il est possible de manœuvrer pour rompre l’unité des volets et de faire pression sur la Syrie. Mais je constate que le retrait se fait sous la pression des actions de la Résistance. L’opinion publique israélienne souhaite ce retrait et le gouvernement israélien veut lui donner satisfaction. Ce qui m’importe, c’est qu’il existe une décision reposant sur ce que Yitzhak Shamir lui-même avait déclaré voici des années, à savoir qu’Israël n’a pas d’ambitions territoriales au Liban. La décision de retrait se comprend donc dans des termes en rapport avec la doctrine de sécurité propre à Israël». Interrogé sur l’identité de la force qui maintiendra la sécurité après le retrait israélien, M. Moussa a répondu ironiquement : «Si le Liban redoute le vide créé par le départ des Israéliens, qu’il demande à la Résistance islamique d’arrêter ses opérations, et à Israël de rester… Mais ce serait se contredire gravement». Et de rappeler que la résolution 426 du Conseil de sécurité, article 8, recommande à Israël et au Liban de «coopérer pleinement» avec la force intérimaire de la Finul afin d’établir des «arrangements» de nature à permettre l’application de la résolution 425. Toutefois, certains ministres arabes craignent qu’un retrait israélien sans accord ne conduise à une nouvelle guerre régionale. Selon ces responsables, sans un retrait israélien du Liban et du Golan, et sans un règlement de la présence palestinienne, le Liban est trahi et livré aux contradictions de l’implantation des Palestiniens. Ces risques bien réels ont conduit le ministre égyptien des AE à ajouter : «Nous ne voulons pas surenchérir sur la position du Liban. Nous restons solidaires de ses objectifs et de sa volonté de ne pas se prêter à une manœuvre dont le but serait la dissociation des volets libanais et syrien. Il n’empêche que nous ne pouvons pas dire à un Israël qui veut se retirer du Liban de ne pas le faire». C’est compte tenu de ces divergences qu’une résolution arabe sur ce point a été abandonnée. Cependant, la déclaration finale du Conseil de la Ligue réaffirme «son soutien absolu au Liban dans sa Résistance contre l’occupation israélienne du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest jusqu’à la libération de tout son territoire, conformément à la Charte des Nations unies, ainsi que son droit à la Résistance contre l’occupant, la Résistance étant une conséquence de l’occupation et non sa cause». Mais le Liban doit savoir que la solidarité arabe «absolue» s’arrête là, et que rien n’est acquis si Israël se retire du Liban et que les attaques de la Résistance islamique se poursuivent. Dans ce dernier cas, les États-Unis, l’Union européenne et beaucoup de pays arabes feront assumer au Liban la responsabilité d’une éventuelle attaque en profondeur de l’aviation israélienne. Car la libération du Golan relève de la résolution 242 du Conseil de sécurité et non de la 425, et le règlement de la question des réfugiés palestiniens des négociations multilatérales, et qu’il s’agit d’une responsabilité que la communauté arabe et internationale doivent assumer conjointement. De discrètes mises en garde de responsables américains ont été adressées aux dirigeants : Le Liban se ferait grand tort s’il s’aventure, après un éventuel retrait israélien, à assurer une couverture aux attaques armées de Palestiniens à partir du Liban.
Le Conseil ministériel de la Ligue arabe s’est abstenu de prendre position à l’égard d’un retrait israélien du Liban, ont noté les observateurs, et la raison en est plus que claire. Il n’existe pas de consensus arabe sur la légitimité des actions de la Résistance islamique, après un repli des troupes israéliennes derrière le tracé des frontières internationales. En...