Droits de l'homme Sévices contre Dirani dans sa prison israélienne

Le chef d’Amal Croyante, Moustapha Dirani, a été systématiquement torturé pendant un mois et soumis à des viols avec le feu vert de ses interrogateurs du Shin Beth, le service israélien de sécurité intérieure, a affirmé hier à Jérusalem son avocat israélien Tzvi Rich, rapporte une dépêche AFP datée de Jérusalem. «Moustapha Dirani a été durement torturé et maintenu dans un état de nudité totale pendant un mois par les enquêteurs du Shin Beth, et un soldat israélien a même été autorisé à le sodomiser à diverses reprises», a affirmé à l’AFP Me Tzvi Rich, qui exige au nom de son client des dédommagements de 1,5 million de dollars de la part de l’État d’Israël. «Rien ni personne ne pourra en fait dédommager mon client pour les très graves atteintes à son honneur», a ajouté l’avocat qui a porté plainte hier devant un tribunal de Tel-Aviv. Il a fait état de tortures impliquant des privations de sommeil, des coups, son maintien pendant des heures accroupi et les poignets entravés dans le dos. «Moustapha Dirani a aussi été violé sauvagement à l’aide d’une matraque en bois, et toute assistance médicale lui a ensuite été refusée», a-t-il encore affirmé. Aucun officiel israélien n’avait réagi hier à ces accusations. Interrogé à la radio israélienne le député du Likoud (droite) Guidon Ezra, ex-numéro deux du Shin Beth, a affirmé: «Les tortures sexuelles ne font pas partie des moyens que nous utilisons. Je suis outré et n’ai pas connaissance d’un tel précédent. Il s’agit sans doute d’allégations fallacieuses, mais il peut y avoir des pervers et il faut vérifier cette histoire». Moustapha Dirani a été enlevé en mai 1994 au Liban par un commando de l’armée israélienne et ramené en Israël où il est depuis lors considéré comme «détenu administratif», c’est-à-dire maintenu en prison sans jugement pour des périodes indéfiniment reconductibles de six mois. Les proches de Moustapha Dirani ont menacé lundi à Beyrouth «de faire payer Israël tôt ou tard pour ses actes». Dans un communiqué, la formation Amal Croyante a affirmé que «l’ennemi israélien payera tôt ou tard pour ses actes et à bon entendeur salut». Cette formation a en outre appelé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le chef de l’État le général Émile Lahoud à intervenir «afin d’assurer la sécurité de Hajj Moustapha Dirani»