Dossier régional - Israël frappe des bases de fedayine prosyriens ; Katiouchas nocturnes à la frontière Lahoud met en exergue le brûlot palestinien (photos)

Le dossier de la présence palestinienne au Liban a resurgi au cours des dernières vingt-quatre heures du fait de deux développements majeurs, politique et militaire. Au niveau officiel (libanais), le président Émile Lahoud est revenu à la charge en soirée, réaffirmant qu’il ne saurait être question d’accorder des garanties de sécurité à Israël après le retrait du Liban-Sud si aucune solution sérieuse n’est trouvée au problème de la présence palestinienne dans le pays. Pour le chef de l’État, ce problème se posera inéluctablement en cas de retrait unilatéral qui occulterait un tel dossier. Et comme pour lever toute équivoque au sujet de la position du pouvoir à ce propos, le président Lahoud a clairement souligné, à l’intention de certains pays occidentaux, que la présence palestinienne au Liban ne doit pas être perçue sous l’angle du dossier des réfugiés, mais plutôt dans le contexte d’un problème militaire et sécuritaire qui se pose au pays depuis des dizaines d’années. Les raids aériens effectués hier par l’aviation israélienne ont donné raison, en quelque sorte, à l’argumentation du président Lahoud, bien qu’ils soient intervenus avant la déclaration du chef de l’État. Les chasseurs-bombardiers israéliens ont ainsi pilonné en milieu de journée des bases de deux organisations palestiniennes prosyriennes, le FPLP-CG d’Ahmed Jibril et le Fateh-Intifada d’Abou Moussa, dans la plaine de la Békaa, à la lisière de la frontière avec la Syrie. Cette double escalade politique et militaire a été couronnée tard dans la nuit par la chute d’une quarantaine de Katioucha à proximité d’une position israélienne située à la frontière internationale, à quelques mètres seulement du nord de l’État hébreu.