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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les arabes ne détiennent pas toutes les cartes, avertit l'ambassadeur séoudien

L’ambassadeur d’Arabie séoudite à Beyrouth, Fouad Sadek Mufti, a estimé hier qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, qui doit s’ouvrir demain samedi à Beyrouth, débouche sur des résultats «sensationnels». Il ne fait pas de doute que les Arabes apporteront leur soutien au Liban, a-t-il dit, tout en soulignant que ces derniers ne tenaient pas «toutes les cartes» entre leurs mains et qu’il faudrait notamment tenir compte des résolutions de l’Onu. Selon M. Mufti, qui s’exprimait lors d’une visite au siège de l’Ordre des journalistes, où il a été reçu par M. Melhem Karam, «il n’existe pas de document fin prêt à proprement parler, il y a des idées qui seront exposées et clarifiées au cours de la réunion». «Certes, a-t-il admis, l’ordre du jour est bien défini, et le point concernant la conjoncture au Liban et le gel du processus de paix sur les volets syrien et libanais sont en tête de cet ordre du jour, tout comme le sort du processus de paix en Palestine». Interrogé sur les chances de succès de la conférence, M. Mufti a souligné qu’il fallait être «réaliste». «Il s’agit d’une réunion ordinaire et non pas extraordinaire, bien que sa tenue à Beyrouth revêt un caractère extraordinaire, car il fallait marquer le soutien (arabe) à la cause actuelle du Liban». «Que veut le Liban? Telle est aujourd’hui la question. Moi, je peux vous assurer à l’avance qu’aucun citoyen ou responsable arabe ne refusera ce que souhaite le Liban», a-t-il affirmé. «Il y a un certain nombre de données ainsi que des problèmes qui retardent le processus de paix. Il y a, entre autres, la question du retrait unilatéral d’Israël du Liban-Sud et les risques inhérents. Tout cela sera exposé par la délégation libanaise et je crois que les ministres arabes des Affaires étrangères n’opposeront aucun “veto” à l’encontre de toute décision servant la cause libanaise. Je ne m’attends donc pas à ce que soient adoptées des résolutions susceptibles d’inverser ces équations», a-t-il estimé. «Toutefois, a poursuivi l’ambassadeur, l’homme de la rue est peut-être tenté de croire que la réunion adoptera des résolutions tranchantes, satisfaisant ses souhaits et ses aspirations. Mais il faut se poser la question de savoir que peuvent faire les Arabes? Je ne pense pas qu’il y aura des résultats sensationnels, allant au-delà de la réalité arabe». Décision collective Au sujet des critiques adressées par le Liban et la Syrie à certains pays arabes qui se hâtent de normaliser leurs rapports avec Israël, M. Mufti a rappelé que la dernière décision collective à ce propos avait été prise lors du dernier sommet arabe, tenu au Caire en 1996, peu après l’arrivée au pouvoir en Israël de Benyamin Netanyahu. À l’époque, les Arabes, craignant l’échec du processus de paix à cause de la politique amorcée par M. Netanyahu, avaient décidé de freiner les mesures de normalisation entreprises par plusieurs d’entre eux. «Le plafond établi par ce sommet pour ce qui est des relations avec Israël est toujours en vigueur», a souligné M. Mufti en laissant entendre que ce qui avait été décidé lors d’un sommet des chefs d’État ne pourrait pas être modifié au cours d’une simple réunion ministérielle. Selon lui, «ceux qui demandent que les résolutions du sommet soient respectées ont le droit de le faire». «Un certain nombre de pays normalisent leurs relations (avec l’État hébreu) et d’autres non». «Je peux assurer pour ma part que l’Arabie séoudite n’a jamais pris une mesure dans ce sens», a-t-il dit, tout en estimant qu’il s’agissait là d’une question «qui relève de la souveraineté de chaque État». «En tant qu’État indépendant et souverain, nous avons l’entière liberté de traiter avec tout autre État, y compris Israël», a-t-il insisté Sur les questions financières, l’ambassadeur a noté que les pays arabes devaient au Liban des sommes promises lors de précédents sommets et qui n’ont toujours pas été versées. «Nous souhaitons que les pays arabes respectent cette fois leurs engagements. Quant à l’Arabie séoudite, elle est allée au-delà de ses propres engagements», selon lui. Évitant de se prononcer de manière tranchante, comme il était invité à le faire, sur les déclarations faites mercredi par le chef de l’État Émile Lahoud à propos du risque d’instabilité à la frontière après un retrait unilatéral d’Israël du fait du non-règlement de la question des réfugiés palestiniens au Liban, M. Mufti a souligné que «ce que demande le Liban devrait être soutenu par les Arabes avec tous les moyens dont ils disposent, à condition que cette demande soit bien étudiée et qu’elle soit accompagnée d’une stratégie déjà établie». Il a indiqué qu’il n’avait pas pris connaissance de tous les détails du texte de M. Lahoud mais uniquement de «quelques passages» dont il a apprécié «la rationalité» dans la mesure où le chef de l’État «a anticipé les choses et mis en garde contre ce qui pourrait advenir ultérieurement». «J’espère que le Liban recevra le soutien qu’il demande à ce propos», a-t-il dit. Il a toutefois fait remarquer que les Arabes «ne tiennent pas toutes les cartes en main, parce qu’il faut prendre en considération aussi l’Onu et les résolutions du Conseil de sécurité».
L’ambassadeur d’Arabie séoudite à Beyrouth, Fouad Sadek Mufti, a estimé hier qu’il ne fallait pas s’attendre à ce que la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères, qui doit s’ouvrir demain samedi à Beyrouth, débouche sur des résultats «sensationnels». Il ne fait pas de doute que les Arabes apporteront leur soutien au Liban, a-t-il dit, tout en...