Le comité de surveillance en état d'hibernation

La mission exploratoire accomplie par le président américain du comité de surveillance des arrangements d’avril 96 Richard Erdman et le coprésident français Laurent Rapin s’est achevée, sans qu’une date n’ait été fixée pour la prochaine réunion de ce comité, qui semble être entré en état d’hibernation. À ce jour, vingt plaintes libanaises et israéliennes attendent d’être examinées par le groupe de surveillance. L’action de ce groupe, en place depuis avril 96, est paralysée par Israël depuis le 11 février dernier. Toutefois, les observateurs hésitent à le déclarer mort, du fait qu’Israël continue de déposer ses plaintes auprès du comité. À Beyrouth et Damas, la délégation franco-américaine, reçue jeudi et vendredi derniers par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, s’est assurée que le Liban et la Syrie souhaitent la reprise des réunions de ce comité, mais refusent tout amendement des arrangements d’avril. Black-out en Israël Par contre, en Israël où elle se trouvait dimanche, la mission franco-britannique a été reçue par le directeur de cabinet du Premier ministre Ehud Barak, mais n’a pu voir ni ce dernier, ni son conseiller aux Affaires de sécurité Dany Yatom, avec lequel elle avait pris rendez-vous, avant le départ pour Israël. La réunion est passée pratiquement inaperçue et c’est à peine si la presse israélienne en a parlé. Selon une source diplomatique, les trois capitales concernées par l’accord d’avril doivent répondre à une proposition faite par la présidence du comité. Celle-ci prévoit qu’Israël s’abstiendra de bombarder des objectifs civils, notamment à l’aide de son aviation, et que la Résistance islamique, de son côté, ne lancera pas d’attaques et ne tirera pas d’une distance inférieure à 150 mètres d’une région résidentielle. Par contre, la mission exploratoire n’a pu que réaffirmer la légitimité des actions armées de résistance dirigées contre les forces israéliennes, dans la bande frontalière occupée, conformément aux arrangements d’avril. On estime, dans les cercles diplomatiques, qu’Israël pourrait attendre les résultats de la conférence ministérielle de la Ligue arabe, avant de songer à accepter la reprise des réunions du groupe de surveillance.