Le lithium, connu depuis l'Antiquité

Lorsque la maniaco-dépression est diagnostiquée, ce que l’on sait faire aujourd’hui avec de plus en plus de précision c’est la contrôler. L’arsenal thérapeutique comporte un médicament spécifique, le lithium, grâce auquel le patient est soulagé, dans 85% environ des cas, de ses crises évitant ainsi l’hospitalisation. Le lithium, ou plutôt les sels du lithium, était connu de la Rome antique. Il était administré aux sujets atteints «de mélancolie» ou de «folie maniaque» en cures thermales auprès des sources dont on a découvert, par la suite, leur haute teneur en lithium. En 1949, un Australien du nom de Cade remarqua que les sels du lithium calmaient les crises des «maniaques chroniques». Ils furent utilisés dans certains pays, dont la France, mais furent abandonnés à la suite d’accidents toxiques graves. Des études entreprises à ce propos ont permis de constater, après de longues recherches, que les accidents toxiques étaient dus au surdosage. À présent, on sait mieux manier ce remède, et il n’est employé que suivant des indications précises et entouré de précautions nécessaires. Toutefois, il ne peut être administré sans discrimination, ni contrôle périodique très attentif. Le taux sanguin doit faire l’objet de dosages rigoureux et réguliers. Ces contraintes, cependant, sont compensées par l’efficacité du produit puisque, selon les évaluations, on ne compte qu’une seule rechute tous les soixante mois, en moyenne, au lieu d’une tous les 8 mois. Cependant, tous les cas de maniaco-dépression ne sont pas justiciables pour autant d’un traitement au lithium, réservé aux cas sérieux.