L'émissaire iranien rencontre les trois présidents Sadr : un retrait unilatéral serait une victoire éclatante pour la Résistance(photos)

L’émissaire du président iranien Mohammad Khatami a poursuivi hier ses contacts avec les responsables politiques et spirituels, renouvelant à l’issue de chaque entretien l’appui de Téhéran à la Résistance contre Israël. Selon lui, un retrait unilatéral de l’armée israélienne du Liban serait une victoire éclatante pour la Résistance. Au terme de sa rencontre avec le président de la République, le général Émile Lahoud, l’adjoint du chef de la diplomatie iranienne pour les affaires du Moyen-Orient, M. Mohammad Sadr, a indiqué avoir remis au chef de l’État un message écrit dans lequel le président Khatami exprime notamment son appui à la Résistance libanaise. De son côté, le général Lahoud a remercié son homologue iranien «pour l’aide fournie en vue de contribuer à la réparation des dégâts occasionnés par les frappes israéliennes contre les installations électriques». M. Sadr a précisé à ce propos qu’une équipe technique était présente actuellement sur le terrain pour la concrétisation de cette aide. L’émissaire du président Khatami a conféré par la suite avec le chef du Parlement Nabih Berry au siège de l’Assemblée nationale. Il a notamment déclaré à l’issue de l’entretien : «Si l’armée israélienne se retire du Liban sans accord, cela représenterait une victoire éclatante et un succès considérable pour la Résistance libanaise». M. Sadr, qui a évoqué avec M. Berry le plan d’évacuation approuvé dimanche par le Cabinet israélien, a encore estimé qu’un tel retrait constituerait «une humiliation» pour l’État hébreu. L’entretien a également porté sur la conférence ministérielle arabe qui doit se dérouler à Beyrouth les 11 et 12 mars. En réponse à une question concernant la participation iranienne à cette réunion, M. Sadr a déclaré : «Je crois que le but de cette conférence est d’appuyer la position du Liban face aux agressions israéliennes. Si le ministre iranien des AE y participe, c’est en sa qualité de représentant de l’Organisation de la conférence islamique. Naturellement, sa présence donne encore plus d’importance au soutien dont jouissent le Liban et la Résistance», a-t-il ajouté. Interrogé une deuxième fois sur le retrait israélien du Liban-Sud, M. Sadr a répondu : «Si l’État hébreu décide de se retirer unilatéralement, c’est parce qu’il cherche à fuir les attaques douloureuses de la Résistance libanaise». À Bkerké Après un entretien d’une demi-heure avec le Premier ministre Sélim Hoss, qui a porté entre autres sur les relations bilatérales entre les deux pays, M. Sadr s’est rendu chez le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine. Mis à part les derniers développements sur la scène locale, les deux hommes ont évoqué «la situation des musulmans chiites au Liban et dans tous les pays islamiques», a indiqué l’émissaire iranien, avant de préciser : «Nous avons discuté des moyens de sauvegarder la présence chiite dans ces pays». Avec le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, M. Sadr a abordé «l’occupation par Israël de la Palestine, du Liban-Sud et du Golan». Il a en outre indiqué que sa visite à Beyrouth n’avait rien à voir avec celles qui avaient déjà été effectuées par des dirigeants arabes. M. Sadr a précisé qu’il était notamment venu pour préparer la visite que le président Émile Lahoud compte entreprendre prochainement à Téhéran. En soirée, l’émissaire iranien a rencontré à Bkerké le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir.