Diplomatie - Le ministre jordanien des AE reçu par Lahoud, Berry et Hoss Amman veut des progrès sur tous les volets (photo)

Le chef de la diplomatie jordanienne, M. Abdel Ilah Khatib, a réaffirmé hier l’appui du roi Abdallah II et du peuple jordanien au Liban face aux menaces et aux attaques israéliennes, notamment à la suite des raids aériens contre l’infrastructure du pays. M. Khatib a transmis un message en ce sens du monarque hachémite au président Émile Lahoud et au Premier ministre Sélim Hoss. M. Khatib, qui a également rencontré le chef du Législatif Nabih Berry, était arrivé hier matin pour une visite éclair de vingt-quatre heures qui s’inscrit également dans le cadre des préparatifs de la conférence des ministres arabes des Affaires étrangères qui se réunira les 11 et 12 mars à Beyrouth. C’est en début de matinée que le chef de la diplomatie jordanienne a été reçu au palais de Baabda par le chef de l’État à qui il a remis le message du roi Abdallah II. De source officielle libanaise, on précise que le souverain hachémite met l’accent dans sa missive sur sa solidarité totale avec le Liban dans les circonstances délicates présentes. En réponse, le chef de l’État a exprimé au ministre jordanien sa gratitude et celle du peuple libanais pour le soutien de la Jordanie, indique-t-on de même source. À sa sortie de Baabda, M. Khatib a condamné en des termes particulièrement sévères les raids aériens israéliens contre des objectifs civils et des infrastructures au Liban dans la nuit du 7 au 8 février dernier. Il a souligné «la solidarité du souverain, du gouvernement et du peuple jordaniens avec le peuple libanais à la suite de la lâche agression israélienne contre les installations civiles et les infrastructures libanaises». «Une telle agression, a-t-il notamment déclaré, n’est nullement justifiable. La position de la Jordanie à ce propos est claire». Le ministre jordanien des AE a, d’autre part, émis l’espoir que les récents contacts entrepris par les pays arabes avec le Liban aboutiront à «une position arabe unifiée susceptible de constituer un soutien au Liban en vue de mettre un terme à l’occupation israélienne du Liban-Sud, à la faveur de progrès au niveau des volets syrien et libanais». Interrogé sur l’annonce officielle par le gouvernement de Tel-Aviv du retrait de ses troupes de la zone occupée en juillet prochain, M. Khatib a déclaré : «Nul n’ignore que le but recherché par les pays arabes est de mettre fin à l’occupation israélienne grâce à l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité». Le dossier du Liban-Sud a été, en outre, au centre de l’entretien que le ministre jordanien a eu dans la matinée avec le chef du gouvernement. À l’issue de l’entrevue, M. Khatib a indiqué qu’il avait également évoqué avec M. Hoss les préparatifs de la conférence des ministres arabes des AE qui aura lieu samedi et dimanche au Grand Sérail. Qualifiant cette conférence d’«extrêmement importante», M. Khatib a souligné que l’intérêt d’une telle rencontre réside dans le fait qu’elle devrait déboucher sur une position arabe unifiée en faveur du Liban. «Nous estimons que des progrès enregistrés au niveau des pourparlers syro-israéliens pourraient créer un climat favorable à l’application de la résolution 425», a notamment déclaré M. Khatib. Le chef de la diplomatie jordanienne a, par ailleurs, émis l’espoir que des progrès seront enregistrés au niveau de tous les volets du processus de paix. «Nous pensons qu’il est nécessaire de créer l’atmosphère adéquate pour faire avancer le processus de paix, a notamment déclaré M. Khatib. La seule option possible résiderait dans des progrès sur tous les volets des pourparlers de paix». À l’issue de son entretien au Grand Sérail, le ministre jordanien s’est rendu place de l’Étoile où il a conféré avec M. Berry. M. Khatib a déclaré, au terme de la rencontre, qu’il avait discuté avec le président de la Chambre des préparatifs de la conférence ministérielle de la Ligue. En réponse à une question, le chef de la diplomatie jordanienne a déclaré, en conclusion, que «des obstacles réels entravent le processus de paix», soulignant à ce propos que la paix reste «une option stratégique» pour les pays arabes.