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Actualités - CHRONOLOGIE

Extravagance, musique, danse et sensualité

Le carnaval, la plus grande fête populaire brésilienne, trouve à Rio son expression la plus forte à travers un spectacle grandiose où se mêlent couleurs, musiques, danse et sensualité et qui attire chaque année un nombre toujours plus grand de touristes. Le carnaval a été introduit au Brésil par les colonisateurs portugais au XIIIe siècle mais les premières manifestations étaient identiques à celles de Madère, des Açores et du Cap-Vert. À ses débuts, la fête de carnaval était connue sous le nom de entrudo ou Ze Pereira, en référence à un clown qui défilait en jouant d’un gros tambour. Ses caractéristiques étaient la violence et la saleté, les participants se livrant à des batailles de rues avec œufs et légumes pourris ou en se jetant des seaux d’eau malodorants. Avec la popularisation de la fête à laquelle participaient parfois des esclaves noirs, le carnaval de Rio s’est peu à peu transformé. Au XIXe siècle naquirent les premiers bals de carnaval où les folioes (fêtards) parcouraient les rues portant masque et déguisement à la manière de ce qui se pratiquait à Venise. Les premières associations carnavalesques naissent à cette époque. Baptisées «Grandes Sociétés», elles sont avec leurs chars allégoriques les précurseurs du carnaval moderne. Peu à peu, le carnaval se «brasilianise» et au début du siècle apparaissent les «corsos», défilés où les belles de Rio juchées sur des automobiles rivalisent d’élégance dans des costumes colorés. « Cause toujours » Aux «Grandes Sociétés» et aux «corsos» s’ajoutent bientôt les cordoes ou blocos plus populaires qui envahissent les rues et qui donnent finalement naissance aux «écoles de samba» incluant de 2 000 à 10 000 sociétaires chacune. Le défilé des écoles de samba devient alors un véritable spectacle à travers un concours aux règles strictes où décoration des chars allégoriques, musique, rythme et déguisements sont appréciés par un jury impitoyable. La première école de samba s’appelait Deixa Falar (Cause toujours) et avait été fondée en 1928 dans le quartier de Estacio, dans la zone nord de la ville. Le premier concours «officieux» se déroule en 1929 avec trois écoles, Deixa Falar, Mangueira et Portela. Le jury était alors composé d’une seule personne, le spécialiste de la samba et du folklore brésilien, Ze Espinguela. Le premier défilé officiel n’a lieu qu’en 1935 sur la place XI, berceau de la samba urbaine où se réunissaient amateurs de musique populaire et blocs carnavalesques. Aujourd’hui, toutes les grandes villes du Brésil ont leurs écoles de samba qui ont pratiquement fait disparaître le carnaval de rues, plus spontané mais moins spectaculaire. Les deux seules villes du Brésil qui ont un carnaval original sont Salvador de Bahia et Recife, la capitale du Pernambouc (nord-est). À Salvador, les habitants défilent derrière des «trios électriques», véritables usines à décibels montées sur camions qui entraînent derrière eux des milliers de danseurs. Salvador est aussi la ville des «blocs» afro-brésiliens, associations de pratiquants du camdomblé, la plus grande religion d’origine africaine. Le bloc le plus célèbre est celui de Filhos de Gandhi. Recife est la capitale du frevo, qui se danse sur le rythme frénétique de guitares électriques, et le maracatu, où le défilé est dominé par les percussions.
Le carnaval, la plus grande fête populaire brésilienne, trouve à Rio son expression la plus forte à travers un spectacle grandiose où se mêlent couleurs, musiques, danse et sensualité et qui attire chaque année un nombre toujours plus grand de touristes. Le carnaval a été introduit au Brésil par les colonisateurs portugais au XIIIe siècle mais les premières manifestations...