Processus de paix - L'idée d'un retrait total du Golan semble faire son chemin en Israël Espoir de reprise entre Damas et Tel-Aviv

Malgré la bourde Jospin, qui couronnait trois semaines de tension israélo-libanaise et israélo-syrienne, les propos de plusieurs dirigeants israéliens qui, emboîtant le pas à Ehud Barak dimanche, évoquaient à leur tour, hier, un possible retrait du Golan jusqu’aux frontières du 4 juin 1967 comme l’exige Damas, font renaître l’espoir d’une reprise des pourparlers entre la Syrie et Israël bloqués depuis le 10 janvier dernier. Ainsi, le ministre de la Justice Yossi Beilin, entre autres, a confirmé les paroles de son Premier ministre que «quatre ex-chefs de gouvernement (Yitzhak Shamir, Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Benjamin Netanyahu) avaient accepté en termes très généraux que cette ligne du 4 juin soit une base de discussion avec la Syrie en échange d’arrangements de sécurité». Cet espoir, en dépit du bémol apporté par David Lévy qui qualifie de «spéculations» les rumeurs d’un prochain déblocage, semble trouver un écho à Washington qui déploie, selon des diplomates arabes et occidentaux, des efforts «discrets» en étroite collaboration avec l’Arabie séoudite pour assurer une relance rapide du volet israélo-syrien. À l’appui de ces indiscrétions, les mêmes sources font état de plusieurs «visites discrètes» à Damas du prince Bandar ben Sultan, ambassadeur d’Arabie séoudite à Washington, porteur d’idées américaines censées rapprocher les points de vue. Enfin, selon un diplomate arabe en poste à Ryad, «l’annonce de la reprise entre Damas et Tel-Aviv pourrait intervenir avant la réunion ministérielle de la Ligue arabe» qui se tient exceptionnellement à Beyrouth les 11 et 12 mars prochains.