Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Proche-Orient - Le Quai d'Orsay aura fort à faire pour remonter la pente La diplomatie française et Jospin sortent meurtris d'une visite gâchée

La diplomatie française au Proche-Orient et Lionel Jospin sont sortis grands perdants d’une visite mouvementée du Premier ministre en Israël et dans les territoires palestiniens qui s’est terminée samedi par un fiasco. L’image qui restera dans les mémoires est celle du chef de gouvernement français quittant l’Université palestinienne de Bir Zeit sous les pierres des manifestants, alors que certains s’attaquaient à son véhicule à coups de pied. Le fait que ces actes aient été le fait d’une petite frange radicale ne suffira pas à effacer le sentiment que M. Jospin s’est laissé prendre au piège en exprimant trop brutalement ses sentiments pro-israéliens. M. Jospin s’est certes attaché à rectifier le tir, évitant de reprendre le terme d’«attaques terroristes» pour parler d’«actes de guerre» et assurant que ses propos étaient «conformes aux grands principes qui guident l’action de la France». Mais le mal était fait. Samedi soir, alors que M. Jospin avait quitté Gaza pour Paris, la diplomatie française subissait encore l’onde de choc provoquée par ses déclarations. La Syrie a convoqué samedi l’ambassadeur de France pour lui exprimer son «mécontentement». L’Iran, qu’Israël accuse d’être le véritable patron du Hezbollah, a lui aussi critiqué les déclarations de M. Jospin, alors que l’Égypte a souhaité que ses propos ne soient pas «un signe de changement» de la politique française. Même si Paris peut espérer que les gouvernements de ces pays, familiers avec la cohabitation, sauront faire la différence entre les propos de M. Jospin et ceux du président français Jacques Chirac, considéré comme pro-arabe, la diplomatie française aura sans doute beaucoup de travail à faire pour remonter la pente. Et même si elle y parvient au niveau des chancelleries, les dégâts seront plus difficiles à réparer en ce qui concerne l’opinion publique. Avant les déclarations de M. Jospin, «nous aimions vraiment le gouvernement et le peuple français», déclarait samedi matin Faris Arouri, un jeune manifestant palestinien qui attendait l’arrivée du Premier ministre à Bir Zeit. «Mais maintenant, nous sommes déçus. Tout peut être réparé, mais cela prend du temps», ajoutait cet étudiant en économie. Sur le plan diplomatique, la tempête pourrait faire échouer, ou en tout cas rendre plus difficiles, les tentatives des États-Unis et de la France de convaincre les trois autres membres du groupe de surveillance des accords de cessez-le-feu au Liban-Sud (Israël, Liban et Syrie) d’accepter une reprise des travaux de cet organisme. La visite de M. Jospin s’ajoute à la liste de visites de responsables français en Israël et dans les territoires palestiniens ayant provoqué la polémique, même s’il restera comme le tout premier à avoir été victime de la colère des Arabes plutôt que de celle des Israéliens. La visite de M. Chirac, en octobre 1996, avait donné lieu à des incidents dans la vieille ville de Jérusalem entre le chef de l’État et les forces de sécurité israéliennes, ce qui lui avait valu d’être accueilli en héros par les Palestiniens.
La diplomatie française au Proche-Orient et Lionel Jospin sont sortis grands perdants d’une visite mouvementée du Premier ministre en Israël et dans les territoires palestiniens qui s’est terminée samedi par un fiasco. L’image qui restera dans les mémoires est celle du chef de gouvernement français quittant l’Université palestinienne de Bir Zeit sous les pierres des...