Vie religieuse - Le patriarche maronite accompagnera le pape en Egypte Sfeir aujourd'hui au Caire

Le patriarche maronite, Mar Nasrallah Boutros Sfeir, prend l’avion aujourd’hui pour Le Caire, où il accompagnera le pape Jean-Paul II durant son séjour de 48 heures en Egypte. Le chef de l’église maronite sera accompagné du secrétaire général de l’ assemblée des patriarches et évêques catholiques au Liban, P. Khalil Alwan. Les patriarches Moussa Ier Daoud des syriens-catholiques et Nersès XIX Bedros des arméniens-catholiques , se rendent également en Égypte, pour le pèlerinage du pape. Les chefs religieux chrétiens rencontreront, au Caire, en même temps que le pape, le pape des coptes Chénouda III et cheikh Ahmed Sayed Tantaoui, recteur de l’université al-Azhar, la plus haute autorité religieuse de l’islam sunnite. Ils se rendront également au monastère Sainte-Catherine, au Sinaï, lieu saint où, selon la tradition, Moïse aurait reçu les Tables de la Loi, soit les Dix commandements. Le patriarche maronite sera de retour au Liban, dimanche Hier, le chef de l’église maronite a continué à recevoir des visiteurs , parmi lesquels l’ancien président de l’ Assemblée nationale Hussein Husseini, le directeur de la radio LaVoix du Liban Simon el-Khazen, M. Toufic Hindi et les anciens députés Abdallah Ghotaïmi et Fouad el-Saad. Répondant aux questions des journalistes présents, le président Husseini a déclaré qu’il «estimait de son devoir de rendre visite, de temps à autre, à cette instance nationale , d’autant plus que nous sommes engagés dans un processus de longue haleine, celui de l’édification d’un État. Car nous avons reçu une patrie en dépôt, mais nous ne lui avons pas édifié un État». Le patriarche Sfeir est «l’un des principaux piliers de l’entente nationale», a déclaré M. Husseini, qui a souligné que les Libanais «sont un peuple fort à l’expérience très riche. Ils sont passés par des épreuves graves à travers l’histoire, ce qui leur a conféré une immunité et une force peu communes pour faire face à toutes sortes de dangers». Et d’évoquer le grand reflux populaire du Liban-Sud, lors de l’opération Raisins de la colère, avril 1996. L’arrivée en masse de familles déplacées du Sud, sur laquelle Israël comptait pour aiguiser les conflits confessionnels au Liban, n’a pas eu l’effet escompté, bien au contraire, et les Libanais se sont dépassés pour accommoder les déplacés aussi confortablement que possible, en attendant la fin des bombardements, a déclaré en substance M. Husseini M. Husseini s’est ainsi montré confiant dans le Liban, affirmant qu’il ne craignait pas pour son avenir des soubresauts qui pourront encore marquer le processus de paix , ni pour «sa géographie». «La phase dangereuse est passée», a dit notamment l’ancien président de l’Assemblée. «Je n’ai pas peur (pour le Liban), a affirmé M. Husseini, bien qu’il ne faille pas minimiser les dangers et les menaces proférées par Israël de temps à autre (…) les dirigeants israéliens sont passés aux actes, mais cela a poussé les Arabes à réagir. Abdallah II a annulé sa visite en Israël, le président Moubarak est venu au Liban, ce qui constitue un message clair et ferme adressé à Israël et à ceux qui se tiennent derrière Israël. Tous les Arabes sont solidaires du Liban. Certes, le coup était sévère, mais nous avons, en conséquence, des résultats non moindres que ceux qui ont suivi le massacre de Cana ( 1996)». Certes, la solidarité arabe actuelle est insuffisante, a enchaîné M. Husseini, mais il y a progrès, car auparavant, «elle n’existait même pas». Enfin, M. Husseini, qui est l’un des principaux partisans de l’accord de Taëf (1989), a proposé la tenue d’un sommet arabe restreint groupant l’Égypte, l’Arabie séoudite et la Syrie, «et auquel le Liban participerait», qui se prononcerait sur les principales causes des Arabes .