Congrès - L'UPA appelle les Etats de la Ligue à concrétiser leurs engagements Berry critique sévèrement l'attitude arabe

Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, a sévèrement critiqué l’attitude des Arabes à l’égard du Liban et leur empressement à normaliser leurs relations avec l’État hébreu, mais il a au moins obtenu que les pays représentés au neuvième congrès de l’Union des parlementaires arabes, qui a clôturé hier ses travaux en Algérie, reconnaissent leurs engagements financiers à l’égard du Liban. «Nous avons besoin de beaucoup plus que les positions exprimées et les communiqués publiés en faveur du Liban», a déclaré M. Berry dans son intervention au congrès. Le chef du Parlement a donné le ton, en soulignant, au début de son allocution, qu’il s’exprimera «en toute franchise». «Je ne mettrai pas des gants pour parler», a-t-il renchéri avant de souligner que «si Israël a osé transformer le Liban en un champ de tir pour tester ses armes, aériennes notamment, en les dirigeant contre des objectifs civils dans notre pays, ce n’est pas seulement à cause de la dislocation des positions arabes, mais parce que certains États de la région ont accordé la priorité à leurs propres intérêts plutôt qu’à l’intérêt de toute la région», en établissant des relations avec Israël. Il a expliqué son point de vue, en estimant que l’État hébreu profite de ses nouveaux rapports avec certains pays arabes pour tenter de modifier la formule sur base de laquelle le processus de paix avait été lancé et pour multiplier par conséquent ses agressions contre le Liban. «Tout ce que je demande, c’est que les Arabes soient plus soucieux du Liban. Je ne mets pas en doute les sentiments de leurs dirigeants à l’égard de leurs frères libanais, syriens et palestiniens, mais si je m’adresse à vous en ces termes, c’est pour que vous compreniez à quel point la situation est délicate», a-t-il ajouté, avant d’appeler les pays arabes à honorer leurs engagements financiers à l’égard du Liban. Il a rappelé la promesse de création d’un Fonds d’aide arabe pour le Liban, prise après la fin de la guerre et les sommes qui avaient été promises dans ce cadre. «Si je soulève cette question, c’est surtout parce que le Trésor a été grevé par les agressions israéliennes continues contre le Liban», a-t-il dit, tout en réaffirmant le droit du Liban à la résistance et sa détermination à obtenir la mise en application de la résolution 425 de l’Onu. M. Berry a aussi appelé à la formation d’une commission parlementaire arabe qui enquêterait sur les crimes commis par les Israéliens contre des civils arabes. Les positions exprimées par le chef du Parlement, qui a regagné hier soir Beyrouth, ont été répercutées par la recommandation adoptée par l’UPA au terme de son congrès. Le texte, qui dénonce les attaques israéliennes contre le Liban, appelle à l’application de la 425 et invite les pays arabes à concrétiser leurs engagements financiers à l’égard du Liban et à s’engager également à financer chacun un projet de développement au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest.