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Actualités - DISCOURS

Liban-Sud - Tel-Aviv préfère un retrait dans le cadre d'un accord politique Nouvelle mise en garde de Barak contre des attaques au nord d'Israël (photo)

L’État hébreu a réaffirmé hier une nouvelle fois sa volonté d’œuvrer en vue d’une solution politique au problème du Liban-Sud, de manière à assurer un retrait de l’armée israélienne de la zone de sécurité dans le cadre d’un accord conclu avec le Liban et la Syrie. Le Premier ministre israélien, Ehud Barak, a souligné sur ce plan qu’un retrait unilatéral (sans un accord préalable) pourrait créer une situation difficile à gérer «pendant quelques mois» et risquerait d’aboutir à des pertes en vies humaines, de part et d’autre de la frontière internationale. M. Barak a averti hier, dans ce cadre, que l’armée israélienne «répondrait avec force à toute attaque contre le nord d’Israël» dans un contexte de retrait unilatéral du Liban-Sud. «Je ne conseille à personne de tester notre réaction en cas d’attaques contre des villes et des communautés du nord d’Israël ou contre des soldats à l’intérieur de nos frontières internationales», a-t-il dit dans un discours à Jérusalem devant les principaux représentants de juifs américains. «Je pense que ce message a été bien reçu de l’autre côté de la frontière», a ajouté M. Barak qui a confirmé son intention «de mettre fin à la tragédie» et de retirer d’ici à juillet ses forces du Liban-Sud. Il a expliqué qu’il était préférable pour Israël d’effectuer ce retrait dans le cadre d’un accord avec le Liban et la Syrie plutôt que de manière unilatérale. «En moins de quatre mois, nos soldats seront rentrés pour défendre notre frontière internationale», a-t-il dit, ajoutant qu’«il y a une différence majeure du point de vue du nombre des morts et du coût en vies humaines si ce retrait est effectué dans le cadre d’un accord avec le Liban et probablement la Syrie ou si nous le faisons sans accord». «Il est clair que sans accord, la situation sera plus instable pendant un certain temps même après le retrait, peut-être quelques mois, peut-être un an. Personne ne le sait», a-t-il poursuivi. «Nous devrons exercer des représailles, nous devrons réagir avec beaucoup de force. Il se peut que cela nous coûte des vies des deux côtés de la frontière. Ce sera beaucoup plus compliqué» qu’un retrait dans le cadre d’un accord avec le Liban et la Syrie, a ajouté M. Barak. «Nous préférons donc effectuer (ce retrait) dans le cadre d’un accord si c’est possible. Mais nous saurons bien sûr quoi faire s’il n’y a pas de paix (avec le Liban et la Syrie) à l’approche de juillet», a-t-il poursuivi. «Nous saurons quoi faire et comment tenir notre engagement même dans une telle situation». Concernant les réactions du monde arabe aux raids israéliens au Liban, M. Barak, qui avait estimé dimanche que «la campagne hostile du monde arabe (contre Israël) n’aide pas le processus de paix», a déclaré : «Je condamne le genre de discours qui émane de Beyrouth, du Caire ou de Damas». Selon lui, les propos des dirigeants arabes reflètent «un certain niveau de frustration» à propos du processus de paix. M. Barak avait dépêché dimanche au Caire son conseiller pour les questions de sécurité, Danny Yatom, à la suite de la visite-surprise du président égyptien Hosni Moubarak samedi au Liban. Ben-Ami pour une solution politique La volonté israélienne d’un retrait «dans l’ordre» de l’armée israélienne de la zone de sécurité a également été mise en évidence par le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben-Ami, qui a estimé hier qu’il fallait trouver une solution politique à la violence au Liban-Sud. «La réponse d’Israël à la violence au Liban-Sud doit être une réponse stratégique, basée sur une solution politique et non militaire», a déclaré M. Ben-Ami à l’ouverture d’une conférence de deux jours de l’Institut de politique internationale contre le terrorisme, basé en Israël. Le ministre israélien, qui a semblé ainsi écarter l’option militaire dans le bras de fer avec le Hezbollah, a ajouté qu’Israël avait tiré profit, dans sa lutte contre le terrorisme, des accords de paix passés avec ses voisins arabes. «Avant la signature des accords de paix avec l’Égypte, la Jordanie et l’Autorité palestinienne, Israël devait lutter, seul, contre le terrorisme, a déclaré M. Ben-Ami. Mais aujourd’hui, la situation a changé et la coopération avec les renseignements jordaniens, l’Autorité palestinienne et l’Égypte a créé une meilleure situation dans la lutte contre le terrorisme», a-t-il ajouté. La conférence, axée sur les attaques-suicide, un phénomène en développement selon les organisateurs, réunit une quarantaine d’experts, dont les conclusions devront être soumises aux autorités israéliennes et à des organisations de lutte contre le terrorisme dans le monde. «Une attaque-suicide est considérée comme une attaque type, car elle peut être programmée de sorte à faire le maximum de victimes humaines et à entamer le moral de l’opinion publique», a estimé pour sa part le directeur de l’Institut de politique internationale contre le terrorisme, Boaz Ganor. Selon lui, plus de 150 personnes ont été tuées et 1 200 autres blessées dans des attaques-suicide anti-israéliennes depuis 1993, date de la signature des accords d’Oslo avec les Palestiniens. L’ancien directeur de la CIA pour le Proche-Orient, Frank Anderson, a estimé pour sa part que le meilleur moyen de neutraliser les groupes terroristes était de trouver des solutions politiques aux conflits, qui sous-tendent leur action, citant dans ce contexte le conflit du Proche-Orient. «Les engagements diplomatiques et même les punitions militaires menées par un État ne seraient pas à même de dissuader ces groupes», a-t-il dit.
L’État hébreu a réaffirmé hier une nouvelle fois sa volonté d’œuvrer en vue d’une solution politique au problème du Liban-Sud, de manière à assurer un retrait de l’armée israélienne de la zone de sécurité dans le cadre d’un accord conclu avec le Liban et la Syrie. Le Premier ministre israélien, Ehud Barak, a souligné sur ce plan qu’un retrait unilatéral...