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Actualités - ANALYSE

Le Liban défend son droit à la résistance

Peut-on considérer le changement d’attitude des États-Unis face aux récentes frappes israéliennes contre le Liban comme le signe d’une éventuelle reprise des réunions du comité de surveillance ? En tout cas, les responsables américains soulignent la nécessité de respecter à la lettre les arrangements d’avril 96, en ce qui concerne notamment l’interdiction de prendre pour cible les civils. Dans le même temps, ils ont dénoncé les opérations que mène le Hezbollah contre l’armée israélienne à partir des régions habitées. Selon ces milieux, ce genre d’activités ne peut qu’entraîner une riposte israélienne contre ces régions et contre des objectifs civils au Liban. Une source gouvernementale réfute toutefois l’argumentation américaine en précisant que les attaques de la Résistance n’ont jamais été lancées à partir de localités ou de villages peuplés. En effet, ses opérations (des attentats à l’explosif) ont été menées dans la zone occupée et ont pris pour cible des soldats israéliens ou des miliciens de l’ALS. Si l’État hébreu prétend le contraire pour justifier ses frappes contre des objectifs civils au Liban, il doit prouver ses allégations, affirme cette source. Sinon, la Résistance peut très bien prétendre elle aussi qu’Israël s’attaque à ses positions à partir de zones peuplées, au Liban ou en Israël. Les bases aériennes d’où décollent les appareils israéliens se trouvent effectivement dans des régions habitées. La Résistance aurait donc, selon cette même logique, le droit de riposter contre ces mêmes zones. Mais les choses ne sont pas aussi simples car il est souvent difficile de déterminer l’origine des attaques perpétrées par l’une ou l’autre partie. Qui plus est, selon Washington, si la violence est un moyen de renforcer la position des parties aux négociations, elle est d’autant plus dangereuse qu’elle risque de déraper et de torpiller les pourparlers. Lors de leur réunion avec le chef du gouvernement Sélim Hoss, certains ambassadeurs occidentaux l’ont interrogé sur l’opportunité de la poursuite des opérations de la Résistance contre l’armée d’occupation alors même que le Premier ministre israélien s’est déjà engagé à plusieurs reprises à rappeler ses troupes du Sud et de la Békaa avant le 7 juillet 2000. Ces diplomates estiment que si l’État hébreu ne tient pas sa promesse, il sera toujours temps pour la Résistance de reprendre ses activités. À cela, M. Hoss a répondu en rappelant que si Tel-Aviv a envisagé un retrait du Liban, c’est bien grâce aux attaques réussies contre ses forces. Selon lui, c’est ce qui aurait incité l’opinion publique israélienne à réclamer avec de plus en plus d’insistance le retrait de ses troupes du bourbier libanais. Le président du Conseil estime ainsi que si l’État hébreu voulait vraiment se retirer du Liban, il aurait pu le faire en appliquant la résolution 425 de l’Onu. Or, en l’absence de toute pression exercée sur lui par les États-Unis ou même par le Conseil de sécurité de l’Onu, il a toujours écarté cette éventualité. Selon M. Hoss, si la Résistance venait à mettre fin aujourd’hui à ses attaques contre l’armée d’occupation, la vague de protestation en Israël diminuerait progressivement jusqu’à disparaître. Plus rien n’obligerait alors M. Barak à évacuer ses troupes du Liban. Quant à l’idée d’une trêve militaire durant la période des pourparlers de paix, une source ministérielle estime qu’elle est hors de propos puisque les arrangements d’avril ont été conclus en vue justement de contenir les attaques réciproques dans un cadre bien déterminé. De ce fait, ajoute la même source, tant que le comité de surveillance demeure une référence pour l’examen des plaintes présentées par les parties au conflit, l’escalade demeurera sous contrôle. Du reste, il y a des précédents historiques qui viennent conforter cette thèse. La guerre s’est poursuivie au Vietnam malgré les négociations qui se déroulaient en même temps entre et les États-Unis, conclut la source ministérielle.
Peut-on considérer le changement d’attitude des États-Unis face aux récentes frappes israéliennes contre le Liban comme le signe d’une éventuelle reprise des réunions du comité de surveillance ? En tout cas, les responsables américains soulignent la nécessité de respecter à la lettre les arrangements d’avril 96, en ce qui concerne notamment l’interdiction de prendre...