Union européenne Les Quinze confrontés au casse-tête autrichien

Comment éviter la banalisation de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Autriche alors que ses 14 partenaires européens sont divisés et qu’il faut éviter à tout prix le blocage de l’Union européenne ? Les ministres des Affaires étrangères des Quinze, qui se réunissent lundi et mardi à Bruxelles, seront confrontés pour la première fois de manière directe à ce casse-tête politique. Le chef de la diplomatie autrichienne, Benita Ferrero-Waldner, une de ces personnalités conservatrices que l’Union européenne a tenté en vain de dissuader de s’allier à Jörg Haider en brandissant la menace de sanctions, a demandé à pouvoir expliquer la situation de son pays lors d’un déjeuner. «Il s’agira d’un vrai test politique», a dit un diplomate. Un premier «contact» a eu lieu vendredi dernier entre les 14 partenaires européens de l’Autriche et un des six ministres d’extrême droite du nouveau gouvernement autrichien lors d’une rencontre informelle des ministres des Affaires sociales de l’UE à Lisbonne. Elisabeth Sickl, membre du Parti de la liberté (FPO) de Jörg Haider, y a reçu un accueil glacial. Le programme de la réunion a été amputé de sa partie touristique et de la traditionnelle «photo de famille», personne ne voulant apparaître aux côtés d’un ministre d’extrême droite. Mais les ministres belge et français des Affaires sociales, Laurette Onkelinx et Martine Aubry, ont été les seules à quitter la salle au moment où Elisabeth Sickl a pris la parole.