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Actualités - DISCOURS

Communautés - La fête de saint Maron célébrée hier à Gemmayzé Matar : le confessionnalisme disparaîtra sans recours à une loi(photo)

L’archevêque maronite Boulos Matar a mis en garde hier contre une abolition formelle du confessionnalisme politique. Selon lui, «cette opération ne saurait être l’œuvre de quelques personnes qui y seraient préposées par nomination». «Le confessionnalisme disparaîtra dès qu’on n’en aura plus besoin, et sans recours à une loi ou une législation nouvelle», a précisé Mgr Matar. Comme tous les 9 février, l’archevêque de Beyrouth a célébré la messe à l’occasion de la fête du saint patron de la communauté maronite dans l’église St-Maron de Gemmayzé, en présence d’une foule de personnalités officielles, parlementaires et politiques. Voici de larges extraits de son homélie : «Nous louons Dieu d’être sortis d’une guerre destructrice qui avait failli démolir toutes nos expériences passées, humaines et nationales. Nous Le louons qu’un accord ait eu lieu entre les Libanais de porter un même regard sur toutes les constantes nationales et que les dispositions de Taëf soient en train de trouver, l’une après l’autre, leur voie vers l’exécution. Toutefois ce qui garantit le succès dans ce domaine et qui nous permet d’avancer à pas plus sûrs dans la grande régénération du pays, c’est la solidarité de tous, sans aucune exception, et la conjugaison harmonieuse de tous nos efforts. Cet appel à l’unité des rangs n’a-t-il pas été au cœur du message du président de la République la veille de la dernière fête de l’Indépendance ? Nous citerons évidemment le retour des déplacés, disposition capitale parmi d’autres, dont nous suivons avec intérêt les développements et pour lequel nous souhaitons un heureux et rapide dénouement. Mais par égard pour l’esprit de l’accord consenti qui a mis un terme à la régression de la patrie, nous nous voyons tenus de faire aussi la lumière sur une clause considérée comme un axe majeur et qui constitue une grande finalité nationale et un objectif éminent, j’entends la suppression du confessionnalisme politique». Le système confessionnel Mgr Matar a ajouté : «Compte tenu de cette grande dimension du passé de notre patrie et de son avenir, nous devons regarder le système confessionnel qui a été adopté à un moment de notre histoire comme une norme de participation au pouvoir de tous les Libanais. Nous dirons d’abord que le Liban est plus grand que le confessionnalisme et plus permanent. Nous dirons aussi que le confessionnalisme dans le régime politique libanais était une étape intermédiaire. Il est né dans l’histoire du Liban mais ne saura y demeurer à jamais. Le Liban de l’émir Fakhreddine, qui est considéré comme une étape fondatrice de notre histoire moderne, n’avait pas de régime confessionnel. Pourtant la participation au pouvoir y était parfaitement bien assurée. Le confessionnalisme au pouvoir n’a jamais été une revendication capitale, sa naissance était plutôt conjoncturelle, et son dépassement dans l’avenir le sera aussi. L’essentiel dans cet ordre de choses c’est la participation au pouvoir, le confessionnalisme n’en étant que la contingence. Quand le substantiel apparaît, le contingent disparaît. Dans la conviction d’un bon nombre parmi nous, le système confessionnel garantit la non-exclusion de la participation au pouvoir de qui que ce soit du fait de son appartenance confessionnelle. Quand cette conviction sera-t-elle changée et comment faire pour la changer ? Cette opération ne saurait être l’œuvre de quelques personnes qui y seraient préposées par nomination. Mais elle ne saurait non plus être laissée au gré du hasard. c’est une action collective à laquelle appelleraient des leaders hors du commun semblables à Fakhreddine, par le biais d’une ligne de conduite à objectif défini qui introduirait dans la vie nationale et à tous les niveaux des pratiques non confessionnelles. Nous rendons hommage à Son Excellence le président de la République, le général Émile Lahoud, et à nos leaders présents et futurs qui lui ressemblent, car ils sont seuls capables de tracer cette voie royale et de l’intégrer au tissu social, politique, intellectuel et de civilisation de la patrie. Nous sommes persuadés que la participation essentielle et spontanée de tous au pouvoir, quand elle sera devenue un fait vécu, constant et inspirant la confiance, sera capable de mettre fin au système confessionnel et de le reléguer au passé. Le confessionnalisme disparaîtra dès qu’on n’en aura plus besoin et sans recours à une loi ou une législation nouvelle. Ce sont les hommes qui, dans les patries, font les lois et non les lois qui font les hommes. Voilà pourquoi, au matin de cette fête bénie, nous invitons les hommes sincères de notre pays de s’unir autour des grands objectifs de la patrie, de former un seul rang pour défendre la dignité de son ascension aux plus hauts sommets de l’existence : la liberté, l’indépendance, le progrès, la puissance et la prospérité».
L’archevêque maronite Boulos Matar a mis en garde hier contre une abolition formelle du confessionnalisme politique. Selon lui, «cette opération ne saurait être l’œuvre de quelques personnes qui y seraient préposées par nomination». «Le confessionnalisme disparaîtra dès qu’on n’en aura plus besoin, et sans recours à une loi ou une législation nouvelle», a précisé Mgr...