Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Principal objectif d'Israël : éreinter économiquement le Liban

C’est évident : les frappes israéliennes n’ont aucune portée sur le plan militaire. Sur le plan politique, elles affermissent l’alliance entre l’État libanais, la Syrie et le Hezbollah. Acte de pure vindicte, donc ? Non plus. Car dans ce contexte, ce sont les bases et les cadres du Hezbollah que l’État hébreu aurait pris pour cibles uniques, comme il l’a d’ailleurs fait à maintes reprises. En s’attaquant par deux fois en sept mois et par trois fois en trois ans à l’infrastructure d’un pays renaissant, Israël cherche clairement à en ébranler l’économie. En escomptant en même temps qu’à la longue, le Liban plierait. C’est-à-dire demanderait instamment à la Syrie de calmer le Hezbollah. À Beyrouth, on relève qu’Israël frappe le Liban soit aux portes de la saison touristique d’été, pour la torpiller, soit juste avant le mois du shopping, pour le saborder. De fait, on le sait, les réservations arabes sont annulées par gros paquets, malgré les facilités supplémentaires promises aux visiteurs aussi bien par le secteur hôtelier que par le secteur commercial ou celui des services. Les professionnels indiquent que leurs sollicitations sont contrées par le tapage médiatique sur les ondes internationales concernant les destructions causées par Israël et les inconvénients durables qui en découlent. Les images télé montrent le feu dévorant les sous-stations électriques, les blessés dans les hôpitaux et Beyrouth pratiquement plongé dans le noir. Selon ces sources, le manque à gagner se chiffre par millions de dollars, qui viennent s’ajouter à la perte subie par l’État en matériel (quelque 40 millions de dollars) et sans compter le ralentissement général, du fait du manque d’énergie électrique, d’une économie déjà stagnante. «Dans ces conditions, se demande une personnalité politique influente, qu’est-ce qui peut retenir Israël ? La réponse est claire : seuls les États-Unis, épaulés par l’Union européenne, peuvent exercer sur l’État hébreu une pression efficiente pour le porter à respecter les arrangements d’avril. Cet accord, la Résistance ne l’a pas violé, ne l’a même pas égratigné, malgré les provocations israéliennes comme le raid mardi sur un immeuble de Tyr. Les résistants n’attaquent que les positions des Israéliens ou de leurs auxiliaires en territoire libanais, sans évidemment faire de victimes civiles. Bien qu’en droit absolu, l’occupant n’ait même pas le droit de riposter – son seul droit étant de se retirer –, les arrangements d’avril lui permettent de contre-attaquer militairement la Résistance en frappant ses positions ou ses éléments. Les Israéliens ont du reste tenté de tuer par un attentat un responsable militaire du Hezbollah. Ils ont échoué et ils ont alors foulé aux pieds les arrangements d’avril pour bombarder les sous-stations de Jamhour, Baalbeck et Deir-Nbouh. La Résistance a évité le piège et n’a pas répliqué à cette violation des accords de 96 par des katiouchas sur la Galilée. Pour sa part, notre gouvernement a demandé au comité de surveillance de se réunir dans les meilleurs délais et il a informé officiellement, par note, le secrétariat général des Nations unies ainsi que les membres du Conseil de sécurité de la grave agression israélienne. Mais nous comptons surtout sur les USA. De fait, cette puissance, qui a toujours déconseillé l’escalade par crainte pour le processus de paix, a expressément invité Israël à respecter les accords d’avril. Cependant, à part la réactivation de ces accords, il est certain qu’Israël ne pourra pas imposer de force un cessez-le-feu au Sud ni en faire une condition sine qua non pour la reprise des pourparlers». C’est en fait là qu’est le problème. Parce que si les États-Unis soutiennent le Liban au sujet du maintien des accords d’avril, ils appuient, exactement dans la même optique, la demande israélienne de trêve pour la durée des négociations. Tout tourne en réalité autour du Golan. Donc du dialogue syro-israélien. Avant qu’il reprenne, pressions et contre-pressions se succèdent de part et d’autre. Seuls les Américains peuvent arbitrer. Et calmer le jeu.
C’est évident : les frappes israéliennes n’ont aucune portée sur le plan militaire. Sur le plan politique, elles affermissent l’alliance entre l’État libanais, la Syrie et le Hezbollah. Acte de pure vindicte, donc ? Non plus. Car dans ce contexte, ce sont les bases et les cadres du Hezbollah que l’État hébreu aurait pris pour cibles uniques, comme il l’a d’ailleurs fait à...