Aoun dénonce l'entente tripartite entre les USA, la Syrie et Israël

Le général Michel Aoun a estimé dans un entretien à paraître aujourd’hui dans le quotidien de Clermont-Ferrand La Montagne que «ce qui se passe actuellement (au Liban) résulte d’une entente tripartite entre les USA, la Syrie et Israël». «La situation ne va donc pas se détériorer car le conflit a des limites préétablies, a déclaré le général Aoun. C’est un faux affrontement. Ce sont des gens qui vivent leur amitié cachée sous couvert d’une surenchère médiatique», a ajoute l’ancien Premier ministre. Selon le général Aoun, le Liban «subit les dégâts de la guerre des autres qui se déroule sur son territoire» (...). C’est une “guerre de montage” dans les négociations (israélo-syriennes). Chacun échauffe la situation, mais il y a une parfaite entente entre Israël et la Syrie». Par ailleurs, une organisation proche du général Aoun, basée à Paris, le Rassemblement pour le Liban (RPL), a critiqué elle aussi la «complicité de fait entre Israël et la Syrie, les deux occupants» du Liban. Dans un communiqué de presse publié à Paris, le RPL «dénonce vigoureusement l’agression israélienne contre le Liban». Il se demande comment il peut être «acceptable qu’un État en agresse un second pour faire passer un message à un troisième, alors que la communauté internationale regarde et laisse faire?». Le RPL considère cette «agression» d’autant plus «choquante» que le gouvernement israélien la justifie par l’envoi d’un «message fort à la Syrie». «Passer un message fort à la Syrie... A-t-on entendu les bruits des explosions sur les places de Damas, les sirènes ont-elles hurlé à Alep (nord de la Syrie) ? Non. Combien de blessés dénombre-t-on dans la population syrienne ? Aucun», souligne le RPL. «Aujourd’hui, le Liban est pris en otage par la Syrie, poursuit le communiqué du RPL. Damas utilise la milice du Hezbollah à des fins répondant à ses propres intérêts. Le comble du cynisme est l’absence de toute riposte de la part de l’armée syrienne forte de 40 000 hommes au Liban, à l’agression israélienne, alors que le Liban est lié à la Syrie par un «traité de défense et de sécurité» depuis 1992», ajoute le RPL. Déplorant le fait que «le peuple libanais se retrouve pris entre le marteau israélien et l’enclume syrienne», le RPL affirme que «le pouvoir libanais est complètement absent, les dirigeants libanais mis en place par le régime syrien refusant même d’être présents dans un processus de paix où l’avenir du pays se décide».