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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les capitales arabes, unanimes, se déclarent solidaires du Liban

Le branle-bas diplomatique entrepris par le gouvernement afin de mobiliser les capitales arabes et étrangères en vue d’éviter un dérapage au Liban-Sud et d’empêcher un torpillage de l’arrangement d’avril 1996 semble avoir quelque peu porté ses fruits, du moins en apparence. La plupart des pays arabes ont ainsi publiquement condamné les derniers raids aériens israéliens, soulignant, notamment, que l’escalade militaire dans la région méridionale du pays risque de porter atteinte au processus de paix au Proche-Orient. Au Caire, le Parlement égyptien a condamné les raids israéliens, les qualifiant de «barbares» et accusant l’État hébreu de créer une situation explosive dans la région. La commission pour les affaires arabes du Parlement a estimé, dans un communiqué, que les attaques contre des installations électriques au Liban témoignaient «des mauvaises intentions d’Israël et son peu de fiabilité» et a averti qu’elles sapaient le processus de paix. L’Union des avocats arabes, basée au Caire, a également condamné «l’agression» dans un communiqué appelant l’Onu à exiger d’Israël l’arrêt de ces attaques. À Tunis, le chef du département politique de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), M. Farouk Kaddoumi, a stigmatisé les raids israéliens qui visent à «détruire le processus de paix au Proche-Orient», a-t-il affirmé. De son côté, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Abdoulilah al-Khatib, a estimé que le recours à la force armée risquait d’«empoisonner» le processus de paix au Proche-Orient. «Ces attaques contre des centrales électriques du Liban constituent une violation flagrante des accords internationaux qui proscrivent les frappes militaires contre des cibles civiles», a déclaré M. Khatib qui a souligné que «la Jordanie considère que le recours à la force armée est un poison pour l’atmosphère de toute la région ainsi qu’une escalade qui va à l’encontre du processus de paix et de la crédibilité du respect de ses engagements». Par ailleurs, le vice-Premier ministre des Émirats arabes unis, cheikh Sultan ben Zayed, a estimé qu’un sommet arabe était la seule issue pour les Arabes face à «l’obstination» d’Israël. Rappelant les appels réitérés du président émirien, cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyane, pour la tenue d’un sommet arabe, cheikh Sultan ben Zayed a estimé qu’un tel sommet était «la seule issue pour les Arabes pour unifier leurs rangs et leurs potentialités et faire face à la politique obstinée d’Israël». De leur côté, l’Arabie séoudite, Bahreïn et le Yémen ont dénoncé les raids israéliens au Liban, Ryad accusant l’État hébreu de vouloir faire échouer le processus de paix au Proche-Orient. Citée par l’agence officielle SPA, une source au ministère séoudien des Affaires étrangères a estimé que «les agressions israéliennes répétées contre le Liban portent le plus grand préjudice au processus de paix (...) et traduisent une orientation d’Israël à faire échouer ce processus». Ryad demande à l’Onu «de prendre les mesures susceptibles d’empêcher Israël de mener de telles actions» et appelle la communauté internationale et les coparrains du processus de paix, Washington et Moscou, à «assumer leurs responsabilités pour arrêter ces agressions qui mettent en danger les civils». Bahreïn a également dénoncé «les attaques israéliennes barbares contre le Liban», selon une source responsable au ministère des Affaires étrangères. «Ces offensives irresponsables mettent en danger le processus de paix et placent la région devant de grands dangers», affirme le ministère qui appelle Israël à appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité, stipulant un retrait «sans délai» de l’État hébreu du Liban. À Sanaa, le gouvernement yéménite a «condamné cette agression injustifiée qui dévoile les intentions belliqueuses d’Israël et augmente l’instabilité dans la région». Dans un communiqué publié par la presse hier, le Conseil des ministres assure que le Yémen «se tient aux côtés du peuple libanais frère et soutient sa lutte et ses efforts pour récupérer son territoire occupé dans le Sud». Oman et Qatar Qatar et le sultanat d’Oman, seules monarchies arabes du Golfe à abriter des représentations commerciales israéliennes, ont dénoncé les raids au Liban. À Doha, le Conseil des ministres «a condamné les agressions israéliennes qui ont visé des installations économiques et l’infrastructure au Liban et qui ont fait des victimes parmi les civils innocents», rapporte l’agence QNA. Le Conseil a exprimé «la solidarité du Qatar avec le Liban» et «affirmé la nécessité de la reprise des négociations sur tous les volets, pour réaliser une paix juste et globale» au Proche-Orient. À Mascate, le ministre omanais responsable des Affaires étrangères, Youssef ben Alaoui ben Abdallah, cité par l’agence ONA, a estimé que «les derniers raids israéliens représentent un acte d’agression totalement injustifié». «Nous n’avions pas commenté les précédents raids israéliens qui avaient visé des installations et des positions militaires du Hezbollah, mais lorsque ces raids détruisent des installations civiles, comme une centrale électrique, personne au monde ne peut l’accepter», a déclaré M. ben Abdallah. Le Maroc a lui aussi condamné les bombardements de cibles civiles par l’aviation israélienne et a exhorté la communauté internationale à intervenir rapidement pour stopper la violence. L’Algérie a qualifié pour sa part les raids aériens d’«agression barbare et abjecte». Cette agression «contre le Liban frère et ayant visé des civils désarmés et des infrastructures économiques vitales constitue une violation flagrante de la légitimité internationale et ne saurait servir une paix juste et globale dans la région», selon un communiqué du gouvernement algérien. Sur un autre plan, l’Iran, président en exercice de l’Organisation de la conférence islamique, a lancé des consultations diplomatiques, notamment en direction de Moscou, pour qu’Israël «cesse ses attaques au Liban», a indiqué l’agence Irna. Téhéran estime que Moscou doit «agir», dans le contexte actuel. Le gouvernement iranien a demandé à Moscou de «faire pression sur Israël pour qu’il cesse ses attaques», précise Irna, qui rend compte d’un entretien téléphonique mardi entre les chefs de la diplomatie iranien Kamal Kharazi et russe Igor Ivanov. Cité par l’agence Irna, M. Ivanov a «condamné les raids israéliens» et a souligné que Moscou «était prête à exercer des pressions internationales sur Israël pour l’amener à mettre fin» à ses opérations.
Le branle-bas diplomatique entrepris par le gouvernement afin de mobiliser les capitales arabes et étrangères en vue d’éviter un dérapage au Liban-Sud et d’empêcher un torpillage de l’arrangement d’avril 1996 semble avoir quelque peu porté ses fruits, du moins en apparence. La plupart des pays arabes ont ainsi publiquement condamné les derniers raids aériens israéliens,...