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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Raids israéliens - L'Etat hébreu se dit toujours lié par l'arrangement d'avril Israël souffle le chaud et le froid

Au lendemain des raids de son aviation au Liban, Israël a soufflé hier le chaud et le froid, dénonçant tantôt l’arrangement d’avril 1996 avant de faire savoir qu’il le considérait comme toujours en vigueur, et allant un moment vers l’apaisement pour finalement – après la mort d’un soldat et d’un milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS) au Liban-Sud – décréter l’état d’urgence en Galilée et laisser planer la menace de nouvelles attaques aériennes. Le commentateur militaire de la télévision publique israélienne, cité par l’AFP, a estimé en soirée, après l’annonce de l’état d’urgence dans le nord du pays, que le «message» que le Premier ministre israélien Ehud Barak «a voulu faire passer au Hezbollah et à la Syrie n’a pas été entendu». Selon la télévision, M. Barak consultait mardi soir ses ministres par téléphone pour prendre des décisions sur d’éventuelles opérations qui pourraient être lancées dans les heures qui suivent. Peu auparavant, le ministre israélien auprès de la présidence du Conseil Haïm Ramon, un proche de M. Barak, a affirmé à la télévision que l’État hébreu était prêt à respecter à nouveau sous condition l’accord d’avril. «En lançant des raids aériens (contre les infrastructures libanaises), nous avons réagi de façon non routinière mais dès que la situation redeviendra ce qu’elle était auparavant, nous aussi nous respecterons à nouveau cet arrangement», a déclaré M. Ramon. De son côté, la radio militaire israélienne a indiqué, en citant la présidence du Conseil, que M. Barak considérait que l’arrangement d’avril «reste en vigueur». Le même M. Ramon avait indiqué dans la matinée que l’État hébreu ne se considérait plus lié par ces arrangements destinés à protéger les civils des deux côtés de la frontière. «Nous ne sommes pas disposés à appliquer les règles du jeu telles qu’elles étaient jusqu’à ce jour», avait-il déclaré. Barak accuse M. Barak s’est toutefois montré nettement moins catégorique lors d’une visite inopinée d’un abri à Kyriat Chmona, principale ville israélienne proche de la frontière libanaise, puisqu’il a, au contraire, accusé le Hezbollah de violer cet accord et justifié les raids au Liban par le refus d’Israël de tolérer ces violations. «Nous faisons face à une violation systématique et continue de l’accord d’avril par le Hezbollah, qui tire à partir de positions dans des villages, exploitant le fait qu’Israël ne visera pas délibérément des villages», a-t-il dit. Les raids israéliens avaient pour but «de faire comprendre au gouvernement libanais, au Hezbollah et même indirectement aux Syriens qu’Israël n’est pas prêt à accepter des violations unilatérales de cet accord et que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour défendre nos citoyens, nos forces armées ainsi que l’ALS qui travaile avec nous», a souligné M. Barak. Selon lui, «n’importe quel gouvernement du monde libre aurait réagi de la même manière». Certains observateurs en Israël estimaient hier qu’en ordonnant des raids au Liban, M. Barak a voulu envoyer un message à la Syrie, mais qu’il risquait d’être pris dans un engrenage susceptible de tuer tout espoir de reprise des négociations avec Damas. «Israël a bien pris soin de ne pas viser des forces ou des positions syriennes», a déclaré à l’AFP Mark Heller, expert en questions stratégiques au Centre Jaffee pour les études stratégiques de l’université de Tel-Aviv. M. Barak, qui espère une reprise des négociations avec la Syrie, n’a de toute évidence déclenché ces raids que parce qu’il y était contraint et forcé, par l’accroissement dramatique des pertes israéliennes, qui a ébranlé l’opinion publique, souligne ce chercheur. Les raids ont constitué «une réponse à des pressions presque irrésistibles sur Barak, qui se devait de montrer qu’il faisait quelque chose», selon M. Heller. Il avait d’ailleurs refusé la semaine dernière des raids contre des infrastructures civiles au Liban, dans le but évident de ne pas compromettre définitivement les contacts avec la Syrie. M. Heller estime qu’a priori, la crise actuelle ne devrait avoir aucun effet sur une éventuelle reprise des négociations. «Il n’y a pratiquement aucune possibilité pour que l’action militaire affecte le cours des négociations dans un sens ou dans l’autre», dit-il, tout en admettant ne pas pouvoir écarter complètement un dérapage, surtout en fonction des réactions de l’opinion publique si les pertes d’Israël continuaient à s’accroître. La volonté de M. Barak de ne pas couper les ponts avec la Syrie est illustrée par le fait qu’il n’a pas fait de l’arrêt total des opérations du Hezbollah une condition préalable à la reprise des négociations.
Au lendemain des raids de son aviation au Liban, Israël a soufflé hier le chaud et le froid, dénonçant tantôt l’arrangement d’avril 1996 avant de faire savoir qu’il le considérait comme toujours en vigueur, et allant un moment vers l’apaisement pour finalement – après la mort d’un soldat et d’un milicien de l’Armée du Liban-Sud (ALS) au Liban-Sud – décréter...