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Actualités - CHRONOLOGIE

Corm : il fallait éviter au pays la thérapie de choc du FMI(photo)

Succédant à la tribune au chef du gouvernement Sélim Hoss, au terme du débat sur le budget, le ministre des Finances Georges Corm a commencé par répondre, point par point, aux critiques acerbes formulées au cours des trois derniers jours par les députés de l’opposition. Chiffres à l’appui, M. Corm a réfuté les remarques faites par les députés opposants, n’hésitant pas, dans certains cas, à tourner ces derniers en ridicule en mettant en relief leur manque de culture en matière économique. Le ministre des Finances a d’abord répondu aux propos d’un député de l’opposition qui a affirmé que la balance des paiements n’a enregistré aucune amélioration en 1999 et que le déficit enregistré sur ce plan en 1998 était dû à l’avènement du nouveau régime. «En d’autres termes, a souligné M. Corm, ce député prétend que le déficit (de la balance des paiements) n’est intervenu qu’au cours des derniers mois de l’année, soit depuis septembre 1998. Je suis en mesure d’affirmer que le déficit de la balance des paiements a été de 141 millions de dollars en janvier 1998 et de 161 millions de dollars en mars. Il est, certes, vrai que la balance mensuelle a été négative en octobre et en décembre, mais il est tout aussi vrai qu’elle a enregistré un excédent de 74 millions de dollars en novembre. Le déficit a enregistré un niveau historique en 1998 en dépit du fait que l’endettement externe a atteint un niveau record au cours de cette année, soit 1,5 milliard de dollars. Tous les experts économiques indépendants s’accordent à souligner que le déficit de la balance des paiements a commencé à s’accroître dès 1996, en dépit de l’augmentation, chaque année, de l’endettement extérieur. Quant à l’excédent enregistré depuis la formation de notre gouvernement, il s’est accompagné d’une baisse de l’endettement extérieur qui est passé de 1,5 milliard de dollars en 1998 à 1,250 milliard de dollars en 1999». Évoquant le problème du service de la dette, M. Corm a relevé que le montant du service de la dette payé effectivement dans le cadre du budget 1998 s’est élevé à 3 352 milliards de LL, alors que le montant qui était prévu dans la loi de finances pour 1998 était de 3 200 milliards de LL, ce qui signifie que l’État a déboursé un supplément de 152 milliards de LL pour le service de la dette. Par contre, en 1999, c’est le contraire qui s’est produit, a précisé M. Corm, en ce sens que, pour la première fois depuis plusieurs années, le montant du service de la dette versé n’a pas dépassé les prévisions du budget. Le ministre des Finances a, par ailleurs, déploré le fait que deux des députés de l’opposition n’aient pas su faire la différence entre «le taux du déficit» et le «montant du déficit». «Avec tout mon respect pour la haute culture de ces deux députés en matière économique, il est surprenant qu’ils n’aient pas su faire la différence entre un taux et la valeur absolue, deux notions qui sont enseignées dans les écoles secondaires», a souligné avec ironie M. Corm. Le ministre des Finances a souligné, en outre, que l’opposition prétend que le déficit budgétaire a été de 50 % en 1999, alors que dans le même temps elle accuse le gouvernement d’avoir augmenté les impôts d’une manière démesurée et d’avoir pratiqué une politique d’austérité qui a paralysé l’économie. «Si ces allégations étaient fondées, le déficit aurait dû tomber à 20 ou 25 % en 1999, et non pas 38 %», a souligné M. Corm, qui a noté, pour réfuter la thèse selon laquelle le gouvernement a paralysé l’économie, que les dépenses ont augmenté en 1999. Le ministre des Finances a, par ailleurs, rejeté la thèse de l’opposition selon laquelle la récession actuelle devrait être combattue en augmentant les dépenses gouvernementales «en dépit de la dette élevée». «Ceux qui défendent cette option, a déclaré M. Corm, se prononcent en réalité, peut-être sans le savoir, en faveur des théories économiques remontant aux années 30 du siècle dernier, à savoir la théorie keynésienne». M. Corm a relevé sur ce plan, toujours avec une pointe d’ironie, que «nous sommes aujourd’hui au vingt et unième siècle, et les théories ont évolué pour s’adapter à la nouvelle conjoncture apparue dès les années 80 du siècle dernier». Après avoir rappelé que le Cabinet Hoss avait hérité d’une dette publique s’élevant à 21 milliards de dollars, M. Corm a réitéré les grandes lignes de la politique financière du gouvernement, à savoir : empêcher l’effondrement monétaire et financier ; stimuler les secteurs productifs de l’économie. En ce qui concerne le premier point, le ministre des Finances a souligné qu’il est nécessaire d’éviter au Liban la «thérapie de choc qui risquait tôt ou tard d’être imposée par le biais du Fonds monétaire international si nous n’avions pas réagi rapidement en jugulant l’effritement au niveau des finances publiques». «Les députés et l’opinion publique, a précisé M. Corm, n’ignorent sans doute pas le sort qui a été réservé aux pays qui ont subi ce genre de thérapie de choc. Ces pays ont ainsi vécu des crises sociales, un accroissement du chômage et de la pauvreté, une application anarchique de la privatisation, la concentration des richesses, en sus de milliers de faillites dans le secteur privé, et l’effondrement des institutions du secteur public. Aurait-on voulu parvenir à une telle situation alors que nous nous apprêtons à nous engager dans des négociations difficiles»? Quant au développement des secteurs productifs, M. Corm a souligné qu’il devrait reposer sur les mesures suivantes : appliquer une protection douanière provisoire, notamment pour la production agricole ; encourager les crédits aux petites entreprises ; obtenir des prêts extérieurs à taux préférentiels afin d’accorder des crédits aux secteurs productifs ; encourager le secteur privé à investir dans les zones industrielles et dans les secteurs liés à la haute technologie, aux services médiatiques et à l’électronique. Enfin, M. Corm a souligné qu’en 1999 le gouvernement avait réussi à attirer des investissements, précisant que plus de 45 grandes entreprises étrangères, dont 66 % d’entreprises européennes et américaines, se sont implantées sur le marché libanais, dont notamment Microsoft, L’Oreal, Alcatel Trade International, Ericsson EMEA Limited, la Lyonnaise des Eaux, la Banque séoudo-américaine, le Crédit suisse, Tetra Pack et CSS Grey. Et M. Corm de conclure : «Notre gouvernement a commencé à sortir du cercle vicieux financier et économique qui a sévi dans le pays. L’État n’est pas en mesure de briser à lui seul ce cercle vicieux. Sans la collaboration du secteur privé, le gouvernement ne saurait aboutir aux résultats escomptés».
Succédant à la tribune au chef du gouvernement Sélim Hoss, au terme du débat sur le budget, le ministre des Finances Georges Corm a commencé par répondre, point par point, aux critiques acerbes formulées au cours des trois derniers jours par les députés de l’opposition. Chiffres à l’appui, M. Corm a réfuté les remarques faites par les députés opposants, n’hésitant...