Le Hezbollah profite de la panne du processus de paix

Le Hezbollah a profité des difficultés du processus de paix pour porter des coups très durs à Israël, tuant trois de ses soldats au lendemain d’un attentat qui a coûté la vie au chef adjoint de sa milice auxiliaire. «Dans l’état de blocage actuel des négociations de paix syro-israéliennes et tant que le Liban sera occupé, la guérilla contre les Israéliens se poursuivra avec une légitimité nationale et internationale difficilement contestables», a estimé un diplomate occidental sous couvert d’anonymat. «Les Israéliens sont dans l’embarras», a-t-il ajouté. «Comment justifier des représailles massives contre un pays dont l’occupation est illégale au regard de la résolution 425 de l’Onu adoptée en 1978 et qui réclame l’évacuation du Liban par les forces israéliennes ?», s’est-il interrogé. «Quand les opérations du Hezbollah ont un objectif militaire, comme c’était le cas lundi – lorsqu’un de ses commandos a attaqué une position israélienne au Liban-Sud et non sur le territoire israélien –, Israël a encore plus de mal à justifier des représailles contre des cibles civiles», a-t-il poursuivi. En juin, à la suite de tirs de roquettes par le Hezbollah sur le nord d’Israël, l’aviation israélienne avait frappé des centrales électriques et des ponts au Liban. Selon ce diplomate, le Hezbollah, «qui est représenté au Parlement, estime pour l’instant n’avoir de compte à rendre qu’au peuple libanais et n’est guère susceptible d’être l’objet de pressions de la Syrie». «Il n’y a pas que les Syriens derrière le Hezbollah. Il faut en tenir compte», a-t-il dit, dans une claire allusion à l’Iran. «Une chose est sûre : les attaques meurtrières du Hezbollah ne peuvent que marquer l’opinion publique israélienne et accélérer la réflexion» des négociateurs sur la question du retrait du Liban-Sud, elle-même liée à celle du Golan syrien, a estimé un autre diplomate.