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Actualités - ANALYSE

Multilatérales Une diversion de 48 heures

Le bien-fondé de l’approche minimaliste adoptée par le gouvernement à l’égard des pourparlers de paix syro-israéliens, et des multilatérales, se vérifie de jour en jour. À ce titre, des sources diplomatiques minimisent l’importance des multilatérales qui s’ouvrent aujourd’hui à Moscou, qui les avait abrités tout au début du processus de paix, en 1992. Les multilatérales s’ouvrent en effet sous le signe du blocage des négociations syro-israéliennes, qui butent sur l’exigence syrienne d’un engagement écrit israélien d’un retour au tracé des frontières syro-israéliennes du 4 juin 1967. Le troisième round des négociations devait débuter le 19 janvier dernier, rappelle-t-on. Les sources citées vont jusqu’à affirmer qu’il aurait mieux valu, pour la Russie, reporter la date de convocation des multilatérales, en attendant la reprise des bilatérales syro-israéliennes. On leur aurait ainsi assuré un climat plus favorable, et sans doute une participation élargie aux délégations syrienne et libanaise, qui auraient eu plus de chance d’y assister, avec l’enregistrement de progrès réels sur les bilatérales. La décision de report était d’autant plus facile à prendre que c’est de son propre chef que la Russie avait décidé de relancer les multilatérales, après avoir pris ombrage du fait que son rôle dans les multilatérales et en particulier dans la reprise des négociations sur le volet syro-israélien, avait été réduit à presque rien, au profit des États-Unis. Voulant redorer son blason à peu de frais, la Russie se retrouve dans sa position initiale de 1992, gérant des dossiers cruciaux, en l’absence de deux des principaux acteurs régionaux, au risque de devoir tout reprendre à zéro, une fois que les bilatérales auraient débouché sur un progrès réel vers une solution juste et globale. Du reste, un report aurait été d’autant plus logique que Moscou s’était basé, pour convoquer les pays de la région aux multilatérales, sur la décision de relance des bilatérales, le 14 décembre dernier, à Washington. Et les sources de révéler que la diplomatie russe est restée en contact permanent avec Damas et Beyrouth, pour les convaincre de participer aux multilatérales, malgré les refus successifs exprimés par ces deux capitales d’une participation aux multilatérales, avant qu’un progrès irréversible se soit produit sur tous les volets bilatéraux. La dernière fois qu’ils l’avaient fait, c’était en présence du vice-ministre russe des Affaires étrangères, qui effectuait une tournée régionale. À la grande surprise de Beyrouth, Moscou a exprimé sa «profonde amertume» après le rejet par le Liban, de son invitation aux multilatérales. Le fait est d’autant plus surprenant que par la voix d’une «source responsable» russe qui a requis l’anonymat, la Russie a adressé une sorte de «blâme» à la Syrie pour son refus. Un reproche qui a profondément indisposé Damas, qui tient par ailleurs à ses relations privilégiées avec Moscou, tissées sous l’empire soviétique, et dont Eltsine avait hérité, et qui doit se faire livrer par Moscou une certaine quantité d’armes conventionnelles défensives. Et la source de se demander pour quelle raison Moscou insiste pour entraîner Beyrouth et Damas à participer aux multilatérales, après avoir fait preuve d’une grande compréhension à l’égard de la position parallèle de ces deux pays . Et de conclure en affirmant qu’au vu des rapports disponibles, les multilatérales qui se tiendront à Moscou aujourd’hui et demain ne déboucheront que sur des «idées générales» sur les dossiers établis : réfugiés, eau, environnement, coopération régionale, contrôle de sécurité et de l’armement, en présence de délégations américaine, russe, européenne, canadienne, japonaise et norvégienne, à côté des délégations égyptienne, séoudienne, tunisienne et palestinienne. Les multilatérales de Moscou, finalement, ce sera une petite diversion de 48 heures, qui détournera les yeux du monde de l’échec américain à obtenir la reprise des bilatérales entamées à Blair House en décembre dernier, et parvenues trop vite à une halte qui n’est pas sans risques.
Le bien-fondé de l’approche minimaliste adoptée par le gouvernement à l’égard des pourparlers de paix syro-israéliens, et des multilatérales, se vérifie de jour en jour. À ce titre, des sources diplomatiques minimisent l’importance des multilatérales qui s’ouvrent aujourd’hui à Moscou, qui les avait abrités tout au début du processus de paix, en 1992. Les...