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Actualités - CHRONOLOGIE

Mexique - Dulce Maria Sauri veut récupérer la majorité à la Chambre des députés Une femme pour redynamiser le parti au pouvoir

Après plus de 70 ans au pouvoir, le Parti révolutionnaire institutionnel mexicain, souvent accusé de corruption par ses détracteurs, veut changer son image et – sans doute un signe des temps – il a choisi une femme pour conduire cette transformation. Femme de tête, Dulce Maria Sauri, 48 ans, grande, le visage rond, les yeux noirs et les cheveux de jais, a été nommée à la tête du PRI (au pouvoir depuis 1929) fin novembre dernier pour diriger une formation qui entend bien mener seule la transformation démocratique du Mexique. «La mauvaise image du PRI existe», admet-elle dans une interview. Mais, poursuit-elle aussitôt, «il faut changer cette image par des faits. Le PRI doit progresser grâce à des actions contre la corruption et l’impunité aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du parti». Au cours des dernières années, en particulier pendant la présidence de Carlos Salinas (1988-1994), le PRI a souvent été soupçonné d’implications dans des fraudes électorales ou des malversations, voire même dans des assassinats politiques. Une situation qui a permis à l’opposition, pour la première fois dans l’histoire du Mexique, de remporter la majorité absolue à la Chambre des députés aux législatives de 1997 donnant même l’impression qu’elle était en mesure de ravir la présidence au parti au pouvoir. Mais, l’atout majeur du PRI est sans doute de savoir s’adapter à toutes les circonstances. «Nous avons opéré un changement fondamental», souligne Dulce Maria Sauri «et l’opposition n’a pas été capable d’en faire autant». Le 7 novembre dernier, le PRI a effectivement rompu avec une vieille tradition qui apparaissait comme un véritable symbole de son autoritarisme. Pour la première fois de son histoire, le parti au pouvoir a choisi à l’issue d’une élection primaire son candidat à la présidence alors qu’il était auparavant littéralement «désigné du doigt» («dedazo») par le président en fonction. Cette méthode inédite, tout en donnant au PRI une nouvelle virginité démocratique, a permis à son candidat à la présidence, l’ex-ministre de l’Intérieur Francisco Labastida, de prendre dans les sondages une nette avance sur ses deux rivaux de l’opposition, Vicente Fox du Parti d’action nationale (PAN, conservateur) ex-directeur de Coca Cola pour le Mexique et l’Amérique centrale, et l’ex-maire de Mexico Cuauhtémoc Cardenas du Parti de la révolution démocratique (PRD, centre-gauche). Forte de ce succès, Dulce Maria Sauri prévoit une récupération totale du PRI qui, selon elle, devrait remporter non seulement la présidentielle mais aussi les législatives qui doivent avoir lieu simultanément le 2 juillet prochain. «Nous avons bien l’intention de récupérer la majorité à la Chambre des députés», déclare sans l’ombre d’un doute la dirigeante du PRI. Alternance? Cohabitation? Pour Dulce Maria Sauri, ces mots ne semblent guère adaptés à la réalité mexicaine. «La transition du Mexique vers la démocratie n’est nullement liée à une défaite du PRI à la présidentielle», assure-t-elle. Dulce Maria Sauri refuse catégoriquement d’envisager la défaite. Et si quand même le PRI venait à perdre ? «Nous en reparlerons le 3 juillet», déclare-t-elle simplement.
Après plus de 70 ans au pouvoir, le Parti révolutionnaire institutionnel mexicain, souvent accusé de corruption par ses détracteurs, veut changer son image et – sans doute un signe des temps – il a choisi une femme pour conduire cette transformation. Femme de tête, Dulce Maria Sauri, 48 ans, grande, le visage rond, les yeux noirs et les cheveux de jais, a été nommée à la...