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Actualités - CHRONOLOGIE

Des chiffres, mais toujours pas de noms

Le cabinet d’expertise comptable Ernst and Young, consulté par l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a chiffré pour la première fois avec précision les fonds occultes venus gonfler les caisses du parti mais n’a pu apporter la moindre précision sur leur origine. S’appuyant sur des entretiens particuliers menés avec l’ex-chancelier et président de la CDU Helmut Kohl, l’ex-trésorier Walter Leisler Kiep et l’ancien expert-comptable Horst Weyrauch, Ernst and Young a recensé plus de 12 millions de marks (6 millions d’euros ou de dollars environ) d’origine indéterminée ayant atterri dans les comptes de la DCU entre 1989 et 1998. Pour la période 1993-1998, les experts-comptables n’ont pu expliquer la provenance de 2,1 millions de marks dans les comptes, somme qui vient s’ajouter à quelque 10 millions de marks d’origine inconnue pour la période 1989-92, a détaillé le trésorier de la CDU, Matthias Wissmann, au cours d’une conférence de presse. Le rapport d’audit ne fait cependant la lumière «ni sur l’origine ni sur la forme des dons en liquide, parfois même pas non plus sur leurs récipiendaires (...) ni sur les noms des donateurs», a reconnu le président du parti, Wolfgang Schaeuble. Ernst and Young a tout de même pu conclure, sur la foi des déclarations de M. Weyrauch, qu’il n’y avait «pas d’autre compte connu» que ceux cités dans le rapport. Tout en qualifiant d’«inacceptable» le système institué par son prédécesseur à la tête de la CDU et en promettant que «rien de semblable ne se reproduira plus», Wolfgang Schaeuble n’a évoqué aucune poursuite judiciaire contre Helmut Kohl. Cette possibilité avait pourtant été envisagée pour tenter de contraindre l’ancien chancelier à révéler les noms des donateurs, qu’il continue à taire en invoquant le principe de la «parole donnée». Mais lundi, des responsables du parti ont indiqué que la CDU ne souhaitait pas envenimer la situation. Le parti étudie en revanche «toutes les possibilités juridiques contre Horst Weyrauch et son cabinet, afin d’avoir accès à toutes les données existantes» sur le système de financement illégal, a dit M. Schaeuble. M. Weyrauch fait déjà l’objet d’informations judiciaires des parquets de Bonn (ouest ) et Wiesbaden (centre-ouest). M. Schaeuble a ensuite évoqué les conséquences politiques que l’affaire risquait d’avoir pour la CDU, à commencer par un scrutin régional au Schleswig-Holstein le 27 février, et a affirmé que le parti allait tenter de regagner la confiance de ses électeurs en expliquant l’affaire au cours d’une série de réunions dans les différentes régions du pays. La CDU va aussi lancer une campagne pour rétablir son image, sous le thème «Notre pays a besoin d’une CDU forte», qui rappellera ses succès pendant les 50 ans de la République fédérale d’Allemagne. «Si la CDU n’était plus en mesure d’assumer son rôle de grand parti populaire du centre, tout le pays en subirait les conséquences», a averti M. Schaeuble. «Nore système de partis perdra de sa stabilité», avait pour sa part estimé le député chrétien-démocrate (CDU) Norbert Bluem, après avoir dénoncé le «délitement» de la CDU sous le poids de révélations quasi quotidiennes. M. Bluem, l’un des plus fidèles compagnons d’Helmut Kohl dont il a été de tous les gouvernements pendant 16 ans, avait jugé que l’ex-chancelier avait «détruit la conscience de soi de la CDU, qui est touchée au plus profond d’elle-même». Lâché petit à petit par tous ses amis politiques, Helmut Kohl a renoncé lundi à assister aux festivités du centième anniversaire de la Fédération allemande de football dont il était l’un des invités d’honneur.
Le cabinet d’expertise comptable Ernst and Young, consulté par l’Union chrétienne-démocrate (CDU), a chiffré pour la première fois avec précision les fonds occultes venus gonfler les caisses du parti mais n’a pu apporter la moindre précision sur leur origine. S’appuyant sur des entretiens particuliers menés avec l’ex-chancelier et président de la CDU Helmut Kohl,...