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Actualités - CHRONOLOGIE

Un chancelier pragmatique et affable

Le chancelier social-démocrate autrichien Viktor Klima affronte le plus grand défi de sa carrière : diriger un parti qui demeure le premier du pays mais qui n’a jamais été aussi faible depuis la guerre. Ancien dirigeant de société pétrolière, M. Klima a été propulsé à la chancellerie, il y a exactement trois ans, le 18 janvier 1997, après la démission surprise de son prédécesseur et mentor, Franz Vranitzky, qui dirigea le gouvernement durant dix ans. Socialiste pragmatique et affable qui aime se comparer au Premier ministre britannique Tony Blair, Viktor Klima, 52 ans, est réputé pour la rapidité avec laquelle il prend ses décisions et pour ses capacités de dialogue. Pourtant, il a encaissé un sévère revers en octobre dernier en menant pour la première fois son parti aux élections législatives. Les sociaux-démocrates y ont enregistré leur pire score depuis la guerre, avec 33,4 % des voix contre 35 % lors des législatives de 1994. Et l’extrême droite a réalisé alors une importante percée, devenant la deuxième formation politique du pays et plongeant celui-ci dans l’impasse politique depuis quasiment quatre mois. S’ils demeurent le premier parti du pays avec 65 députés sur 183, les sociaux-démocrates ont échoué à négocier avec les conservateurs la reconduction de la coalition sortante, de façon à faire barrage à l’extrême droite. Refusant catégoriquement toute alliance avec celle-ci, à l’image de son prédécesseur Franz Vranitzky, Viktor Klima est né à Vienne le 4 juin 1947 dans une famille SPOe. Dès 1966, ce fils d’instituteur milite dans les Jeunesses socialistes. Il n’a cependant jamais milité au sein du parti social-démocrate SPOe et a été nommé à la tête de ce parti sans avoir fait de carrière en son sein. Après des études de gestion et d’informatique à Vienne, il entre rapidement dans la société pétrolière nationale OeMV dont il a gravi les échelons pour devenir membre du conseil de direction en 1990. En 1992, il est nommé ministre de l’Économie et des Transports puis ministre des Finances en 1996. Il contribue à faire passer des budgets d’austérité qui permettront à l’Autriche d’entrer dans la zone euro avec la première vague. Il a également lutté sans relâche pour faire accepter l’euro à ses concitoyens plutôt réticents et a négocié sans difficulté le virage de l’entrée totale de l’Autriche dans l’espace Schengen, en 1998, trois ans seulement après son adhésion à l’UE. Cet amateur de voile qui passe ses vacances à la barre en Méditerranée a promis de ne pas s’attarder en politique. Si le SPOe passe à l’opposition, il ne devrait pas le diriger. Il compte se retirer dans sa ferme après sa carrière politique avec sa deuxième femme Sonia, une institutrice. Il a deux enfants adultes d’un premier mariage. Ce 8e chancelier autrichien depuis la fin de la guerre avait promis en 1998 de quitter la politique en 1999 mais il est toujours aux affaires. Gros fumeur en éternel costume bleu marine et cravate rouge, son «uniforme de travail», comme il l’appelle, il a dû être hospitalisé quelques jours pendant la campagne électorale pour un début de pneumonie. Il a promis de fumer moins.
Le chancelier social-démocrate autrichien Viktor Klima affronte le plus grand défi de sa carrière : diriger un parti qui demeure le premier du pays mais qui n’a jamais été aussi faible depuis la guerre. Ancien dirigeant de société pétrolière, M. Klima a été propulsé à la chancellerie, il y a exactement trois ans, le 18 janvier 1997, après la démission surprise de son...