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Actualités - CHRONOLOGIE

Arts multimédia - Les visions dantesques de Vladimir Liagatchev La divine comédie en trois dimensions (photos)

L’Unesco vient de mettre en ligne une version Internet de l’œuvre de Dante, le grand poète italien du XIVe siècle. À partir d’une unique page web ( www.unesco.org), l’internaute peut visiter une version illustrée de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Les 120 illustrations originales sont du peintre Vladimir Liagatchev, qui a mis 25 ans à peindre les différentes étapes du voyage mystique du poète. Par la mise en ligne de l’Enfer de Dante dans sa version française, l’Unesco a voulu attirer l’attention des internautes sur l’existence d’œuvres libres de droits et exploitables gratuitement sur Internet. Que vient faire Dante sur le site Internet de l’Unesco ? La Divine Comédie est l’une des œuvres les plus célèbres et les plus remarquables de tous les temps. À ce titre, elle fait évidemment partie du «domaine public mondial» dont l’Unesco s’efforce de promouvoir l’accès gratuit et universel. Mais il y a aussi le peintre Vladimir Liagatchev qui, comme jadis Botticelli, s’est attaqué avec inspiration à la mise en images des visions dantesques. Le résultat est une œuvre picturale, forte et originale, alliant la poésie et la peinture, mariant la vision intemporelle d’un génie humain vivant il y a 700 ans et les promesses palpitantes d’un avenir immense. L’Unesco, en utilisant pour la première fois son site Internet pour organiser une telle «exposition virtuelle», a voulu lancer un signal fort. Pour cette organisation, la création n’a pas de frontière et elle se nourrit de rencontres et de métissages. Cette initiative est aussi le symbole d’une mission fondamentale de l’Unesco : promouvoir l’accès de tous les peuples du monde à leur richesse commune. Vladimir Liagatchev tire son parti de l’expérience : il n’a pas peur de se remettre continuellement en question. Après avoir créé les images de la Divine Comédie de Dante où se croisent ses tableaux avec les photographies de l’URSS à l’époque de la perestroïka puis les images de l’enfer ou celles des entassements dans des supermarchés avec une symbolique d’un chemin vers le paradis, il interroge le ready-made venant de l’esthétique de la consommation autant que de la tradition picturale. «Nous avons perdu le sens de la réalité des mondes métaphoriques. Dante était conscient que l’enfer, le purgatoire, le paradis sont des lieux qui existent, leur réalité est plus certaine que celle qui l’entoure, souvent injuste et superficielle», note l’artiste russe. Liagatchev a lu Dante à l’âge de 20 alors qu’il étudiait à Moscou. Par la suite, traversant l’Europe d’Est en Ouest, par St-Petersbourg, Varsovie puis Paris, il a poursuivi sa carrière artistique tout en songeant à l’œuvre du Florentin. Les textes de Dante donnent son unité à ses recherches, mêlant correspondances et magie, tant l’univers peint rejoint celui rêvé par le poète. Cette interprétation intuitive et personnelle de la Comédie s’est faite à partir d’éléments concrets, découpés puis agrégés pour accomplir une vision poétique du monde. Comme Béatrice fait le corps de l’ouvrage de Dante, Liagatchev s’est inspiré du corps féminin, transformant ses parties en blocs noirs figés et lourds (dans l’enfer), qui deviennent passages imposants et ouverts (dans le purgatoire). Ses tableaux, parfois ludiques, sont composés avec des éléments à la variété illimitée. La nature est partout présente, souvent vue de haut, d’avion et transformée en espaces ciselés, comme Dante échappe à la proximité terrestre mais la regarde encore. En inventant la carte du monde imaginaire de Dante avec sa fille Violetta Liagatchev, l’artiste russe a eu pour projet de restituer le brouillon perdu de Dante pour son voyage et d’inscrire cet univers dans une réalité contemporaine. Ses tableaux reprennent souvent l’image graphique et moderne des fils de communications et des symboles des cartographes. Il souhaitait donner à Dante l’interprétation de son siècle, en constants mouvements et constructions, en perpétuelle mutation. Liagatchev veut sa peinture aussi classique dans sa réalisation plastique — sa référence restant l’œuvre immense et passionnante de Raphaël, son travail de la lumière, son souci des détails et l’unité de son style — qu’elle est actuelle par l’audace du choix de ses inspirations et par sa démarche intellectuelle. Cette œuvre virtuelle est un vaste voyage dans notre univers spirituel contemporain. Car l’âme humaine reste en tout temps interprétable et plus réelle que le réel. L’équipe du projet Tableaux et textes:Vladimir Liagatchev Conception et production graphique: Violetta Liagatchev Rédaction: Marie Marques Équipe de production web de l’Unesco : Axel Plathe, Richard Cadiou et Natasha Denissova.
L’Unesco vient de mettre en ligne une version Internet de l’œuvre de Dante, le grand poète italien du XIVe siècle. À partir d’une unique page web ( www.unesco.org), l’internaute peut visiter une version illustrée de l’enfer, du purgatoire et du paradis. Les 120 illustrations originales sont du peintre Vladimir Liagatchev, qui a mis 25 ans à peindre les différentes étapes du...