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Actualités - ANALYSE

Pour parer à toute éventualité régionale Appel pressant à un consensus national

Selon un pôle politique influent, «il est temps de réaliser que ce pays doit de toute urgence souder ses forces, en un moment tout à fait crucial de son existence. L’unification des rangs n’est pas un slogan en l’air ou un vain cliché gnangnan, mais bien une nécessité absolue. Les pourparlers régionaux de paix peuvent réussir ou échouer. Il faut qu’en tout cas, le Liban soit prêt, c’est-à-dire immunisé contre tout déchirement intérieur. Pour l’heure, souligne cette personnalité écoutée, la situation paraît sous contrôle, grâce à la conjonction de certaines conditions objectives. Mais cela pourrait ne pas durer, surtout si les Libanais continuent à montrer aussi peu de cohésion. La disparité, et a fortiori la division, c’est le ver qui à la longue détruit le fruit entier et le fait tomber. Si, pour une raison ou pour une autre – tout peut arriver à tout moment –, la forte main qui nous soutient actuellement devait disparaître du paysage, nous courrions de nouveau un immense péril de désintégration par le choc des querelles intestines». Il ne faut donc pas voir dans les appels à l’unité interne un bla-bla de consommation courante mais bien un cri d’alarme réel. Le Cassandre cité enchaîne : «Par une consistance que seule leur unité peut produire, les Libanais peuvent surmonter toute sorte de crise. Pour bien lier la sauce, il faut remplir les conditions suivantes : – Appliquer la loi à tous sans distinction. Aucune fraction ne doit se sentir victime d’une discrimination systématique et en éprouver de l’abattement. Il ne faut pas que l’on sanctionne les uns et que l’on ferme les yeux sur ce que les autres commettent. – Les législatives doivent être régulières, libres, sans pressions ni fraudes. Les électeurs doivent pouvoir choisir leurs députés comme ils veulent, sans immixtions abusives, pour que le pays se dote d’un Parlement représentant vraiment toutes les composantes de la société. Seule une saine démocratie peut assurer la stabilité politique, sécuritaire et économique du pays. Quand on applique une caricature de démocratie pour couvrir un régime militaire, dictatorial ou totalitaire, quand on gouverne par la force ou la terreur, le système est voué à s’effondrer au premier claquement de doigt du peuple ou à la première déconvenue. – Il faut former enfin ce gouvernement d’entente nationale prévu dans les accords de Taëf et qui n’a jamais vu le jour. Ce Cabinet regrouperait toutes les parties en conflit autour de dénominateurs communs. Si l’on estime que les circonstances ne permettent toujours pas de mettre sur pied un tel gouvernement, il faut au moins engager un dialogue de substitut avec tous les courants. On y traiterait de toutes les questions cruciales pour unifier les avis et les rangs». Selon cette personnalité, le gouvernement actuel n’est pas qualifié pour mener les négociations au cas où le Liban y serait convié. Il serait incapable, à en croire cette source, de prendre des décisions importantes en évitant que cela ne provoque des divisions dans le pays. Et de souligner qu’une délégation «qui ne représenterait pas toutes les franges du pays et dont les options ne seraient pas choisies d’une manière consensuelle se retrouverait en difficulté. Toute décision qu’elle prendrait en ignorant les aspirations des Libanais provoquerait le refus de ces derniers et des divisions intérieures. Il faut donc engager un dialogue élargi, pour une plate-forme nationale sur les problèmes qui font l’objet de négociations régionales». Ces questions, qui doivent faire l’objet d’une entente nationale préalable, s’énumèrent selon la même source «comme suit : – définition précise de la nature des rapports libano-israéliens après la paix, pour que nulle partie locale ne demande ensuite une sorte de relations qu’une autre partie rejetterait – de même, définition précise des rapports futurs libano-syriens dans les domaines de la sécurité, de la politique et de l’économie. Il faut que les Libanais s’entendent pour maintenir ces relations à leur niveau actuel ou pour les resserrer encore. Il faut surtout qu’ils s’accordent sur le devenir de la présence militaire syrienne dans ce pays, pour dire si on doit la maintenir et, dans ce cas, jusqu’à quand – traitement de la question des camps palestiniens et de la présence armée qui s’y manifeste, ainsi que des autres éléments en armes, libanais ou non-libanais, qui regorgent dans ce pays – solution pour les Libanais contraints à s’exiler pour des raisons sécuritaires ou politiques. Leur permettra-t-on de rentrer, en considérant qu’il n’est pas logique que la paix se fasse avec Israël sans se faire entre Libanais – recherche d’une position libanaise unifiée face au péril de la montée en puissance des extrémistes». Mais, bien entendu, une source ministérielle conteste pour sa part que le pays ait besoin d’un gouvernement d’entente pour aborder les négociations. Car, à son avis, un consensus national tacite a déjà été réalisé sur les sujets qui doivent être discutés dans ces pourparlers. Et de citer comme exemples la libération inconditionnelle du Sud et le rejet de l’implantation palestinienne.
Selon un pôle politique influent, «il est temps de réaliser que ce pays doit de toute urgence souder ses forces, en un moment tout à fait crucial de son existence. L’unification des rangs n’est pas un slogan en l’air ou un vain cliché gnangnan, mais bien une nécessité absolue. Les pourparlers régionaux de paix peuvent réussir ou échouer. Il faut qu’en tout cas, le...