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Actualités - CHRONOLOGIE

Electricité - Pour Damas, il ne s'agit pas d'un échange commercial Le Liban achète en Syrie du courant pour la Békaa et le Nord (photo)

Deux accords d’approvisionnement du Liban en électricité à partir de la Syrie, venus à expiration le 31 décembre dernier, ont été renouvelés hier pour deux ans, au cours d’une réunion au ministère des Ressources hydrauliques et électriques. Le ministres syrien de l’Électricité Mounib Saëm el-Dahr s’était spécialement déplacé de Damas pour l’occasion. Les deux accords, qui datent de 1995, portent le premier sur un approvisionnement de la Békaa par la sous-station d’Anjar à partir de la station syrienne de Hamat et le second sur un accord d’approvisionnement du Liban-Nord par la sous-station de Deir Nbouh, à partir de Tartous. L’énergie acheminée de Syrie en direction du Nord et de la Békaa est de 130 mégawatts, précise-t-on, répartis comme suit : 50 mégawatts pour la Békaa et 80 pour le Nord. Le ministre syrien de l’Électricité a souligné qu’il «ne s’agit pas d’un échange commercial» et que le courant est vendu pratiquement «au prix coûtant». C’est pourquoi ces accords sont signés rapidement, et ne nécessitent pas beaucoup de négociations, a-t-il ajouté. «Ce sont les standards mondiaux qui nous servent de termes de références, et l’accord sur un tarif ne demande pas plus de quelques minutes pour être conclu», a indiqué le ministre. Le tarif du kilowatt se situe entre 5 et 6 cents, a précisé à L’Orient-Le Jour le directeur général de l’EDL, M. Georges Mouawad. La signature des deux accords s’est déroulée notamment en présence du ministre libanais des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi et du secrétaire général du Comité supérieur libano-syrien Nasri Khoury. Cet accord comporte une période de grâce pour le paiement du courant par le Liban, qui doit déjà 25 millions de dollars à la Syrie. M. Mouawad a ajouté que la liaison électrique entre le Liban et la Syrie date des années 70, et qu’à une certaine époque, après la guerre d’octobre 1973, ce fut le Liban qui approvisionnait la Syrie en courant. Un projet géant Par ailleurs, le Liban et la Syrie ont examiné hier la question de l’adhésion du Liban à un réseau électrique régional géant de très haute tension (400 kilovolts) comprenant l’Égypte, la Jordanie, l’Irak, la Turquie et la Syrie. Le ministre libanais des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi et M. Saëm el-Dahr sont entrés en contact à cette fin avec leur homologue égyptien, M. Ali Saadi. Une date a été fixée pour la réunion d’une commission technique chargée de régler cette question. L’adhésion du Liban sera très bientôt à l’ordre du jour du Conseil des ministres, a précisé M. Traboulsi. Elle devra ensuite être approuvée par la Chambre. Il s’agit d’un projet de la Banque mondiale, dont la Banque arabe de développement a pris le relais, précise-t-on. «Les bénéfices de l’adhésion à un réseau de cet ordre sont immenses», a souligné M. Traboulsi. Pour sa part, M. Saëm el-Dahr a estimé qu’il s’agit «de l’un des plus importants projets de développements en cours d’exécution dans la région». Retour à la normale à la fin de la semaine Si le Liban a besoin d’énergie électrique à partir de la Syrie, ce n’est pas parce que ses centrales ne produisent pas suffisamment de courant, mais parce que son réseau est insuffisamment développé, et que l’acheminement du courant d’une région qui en a trop à une région qui n’en dispose pas suffisamment n’est pas encore possible. Un projet de développement du réseau de distribution libanais est en cours d’exécution, mais se heurte en ce moment à des difficultés dues à l’expropriation de certains terrains par lesquels les câbles souterrains doivent passer. Interrogé hier sur cette question, le ministre des Ressources hydrauliques et électriques a déclaré que le réseau en cours d’exécution est de 220 kilovolts, et que l’EDL espère que les résistances aux expropriations ne tarderont pas à être réglées, puisqu’il s’agit de projets d’intérêt public. Le ministre a également nié que le rationnement du courant dans certaines régions soit dû à la pénurie de fuel. Ces coupures sont dues à des pannes simultanées dans les centrales de production de Zouk, Jyeh et Baalbeck, rapporte un communiqué détaillé de l’EDL. Le Liban attend aussi l’arrivée d’un transformateur géant destiné à remplacer une unité défectueuse dans la station principale de Jamhour. Enfin, en raison de l’augmentation de la demande due au froid, des goulots d’étranglement se sont formés sur le réseau de distribution. M. Traboulsi a démenti que des régions soient mieux traitées que d’autres, du point de vue de l’approvisionnement. Dans le Mont-Liban, a précisé un communiqué de l’EDL, les coupures vont de 2 à 6 heures, selon les sources d’approvisionnement des régions, à charge d’être équitablement distribuées entre 22 heures et 6 heures du matin. Un second communiqué de l’EDL a annoncé par ailleurs que le retour à la normale dans le Mont-Liban se produira à la fin de la semaine en cours. Prochaine fin de la pénurie dans la Békaa Pour sa part, M. Mouawad a cru pouvoir annoncer la fin, dans une vingtaine de jours, de la pénurie de courant dans la Békaa, où le courant est distribué 18 heures sur 24. Dès que la station de Ksara, en cours d’équipement, sera terminée, a dit M. Mouawad, nous pourrons fournir à la Békaa une énergie supplémentaire de 70 mégawatts, quantité suffisante pour répondre aux besoins de la région, qui reçoit par ailleurs du courant de Beddaoui (Nord), du Litani et de la Syrie, par Anjar. La station de Ksara peut fournir jusqu’à 170 mégawatts, souligne-t-on.
Deux accords d’approvisionnement du Liban en électricité à partir de la Syrie, venus à expiration le 31 décembre dernier, ont été renouvelés hier pour deux ans, au cours d’une réunion au ministère des Ressources hydrauliques et électriques. Le ministres syrien de l’Électricité Mounib Saëm el-Dahr s’était spécialement déplacé de Damas pour l’occasion. Les...