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Actualités - REPORTAGES

Patrimoine - Une protection contre les intempéries est indispensable Les sites archéologiques ont résisté aux inondations (photos)

Les pluies de la semaine dernière n’ont pas causé de grands dégâts dans les différents sites archéologiques du pays, du moins en apparence. Ces monuments historiques qui ont pu défier les intempéries des milliers d’années d’existence, semblent avoir tenu bon. Certes, certains d’entre eux ont été inondés, mais aucune réelle destruction n’a été jusqu’à présent mentionnée. Il reste que ces sites, dont certains ont été excavés, ne devraient pas être exposés sans protection aux intempéries, pour la seule raison qu’ils ont tenu bon, des siècles durant, mais devraient être entourés de tous les soins dus à de véritables trésors, comme c’est le cas pour Baalbeck, classé par l’Unesco patrimoine de l’humanité. Une brève visite à Baalbeck suffit pour constater que le temple de Venus, qui s’est transformé, le temps d’une journée, jeudi dernier, en une mare d’eau boueuse, est intact. Il ne garde plus aucune trace d’eau. Quelques saletés en couvrent le sol. Il faut dire que c’est la première fois que ce temple est envahi par les eaux. Motif : le canal de Ras el-Aïn, qui passe au sud du temple, bouché par des déchets solides accumulés (bidons, bouteilles, sacs en plastique, conserves), a débordé sous la pression des eaux, inondant tout le voisinage. L’architecte et les ouvriers de la Direction générale des antiquités pour la région de Baalbeck, aidés par des fonctionnaires de la municipalité l’ont réparé vendredi dernier, bloquant la partie éventrée avec des planches de bois et des sacs de sable. Cette intervention d’urgence élimine tout risque d’un nouvel accident analogue cet hiver. Afin que le problème ne se répète pas, les chargés de l’entretien du site assurent vouloir construire un mur en béton sur tout le long de la partie visible du canal. Quant aux pierres archéologiques dispersées sur les lieux, et qui donnent une impression d’effondrement il est important de préciser qu’elles n’appartiennent pas au temple, mais se trouvent là depuis des décennies. Certaines avaient été même été utilisées pour la construction de la canalisation, dans les années 60. Rappelons que le temple de Venus est l’unique temple octogonal du Liban, durant la période chrétienne . Il avait été transformé , durant les premiers siècles, en église dédiée à Sainte Barbe. Fouillé par une équipe de la Direction générale des antiquités il y a une quarantaine d’années, il est actuellement fermé au public. Les sites sans dégâts En ce qui concerne les sites archéologiques du sud du Liban, aucun dégât n’a été signalé, contrairement aux informations reçues vendredi. Ainsi, le mur nord du château maritime de Saïda ne s’est pas effondré, mais la hauteur des vagues l’avait dissimulé aux regards. Aujourd’hui, la citadelle est toujours noyée par les eaux d’autant plus que son côté nord est ouvert sur la mer. Pour ce qui est des autres sites de Saïda, tels que le château de la terre ou le temple d’Echmoun, aucun dommage n’y a été constaté. Assurances et inquiétudes Pour les parcs archéologiques du centre ville de Beyrouth, comme d’habitude, le site des quartiers romano-byzantins, situé dans le parc archéologique créé entre l’église Saint-Georges des maronites et Saint-Georges des orthodoxes, ressemble à une mare. Situé en aval de la route et n’ayant aucun système de drainage, ce site est une victime régulière des précipitations. «Le cardo-maximus n’a pas été endommagé car son sol est formé de dalles et il est en pente», explique Mme Mountaha Saghiyé, responsable du site romano-byzantin. Rappelons cependant que ces allées principales de la ville ont volontairement été construites par les Romains en pente pour évacuer l’eau de pluie. «Certes, les chambres sont transformées en flaques d’eau», souligne cette archéologue , qui assure que «ces eaux ne causeront aucun dégât aux murs de fondation de ces constructions car ils sont bien enfoncés dans le sol, et reposent sur les vestiges hellénistiques qui ont pour base la roche-mère. Donc les dangers sont très limités surtout que la terre va bientôt absorber l’eau». Toutefois, le système de drainage de l’eau est indispensable à ce site en aval par rapport à tout le centre-ville. Mme Saghiyé assure qu’un projet est à l’étude à ce sujet, et sera présenté à la DGA. Si, pour tous ces sites, il semble que les dégâts ne soient pas énormes, le Dr Hussein Sayegh, archéologue responsable de la ville phénicienne, paraît cependant moins optimiste. «Le site de la ville phénicienne de Beyrouth est abandonné depuis cinq ans, les infractions sont déjà nombreuses et les murs construits en galets et mortier sont très fragiles surtout face à des pluies torrentielles comme celles qui se sont abattues sur la capitale». Craignant le pire, le Dr Sayegh n’a pas encore visité son site pour s’assurer de la gravité des dégâts. Rappelons cependant que selon des experts de restauration certains murs de la ville phénicienne risquaient de s’effondrer aux premières pluies .
Les pluies de la semaine dernière n’ont pas causé de grands dégâts dans les différents sites archéologiques du pays, du moins en apparence. Ces monuments historiques qui ont pu défier les intempéries des milliers d’années d’existence, semblent avoir tenu bon. Certes, certains d’entre eux ont été inondés, mais aucune réelle destruction n’a été jusqu’à...