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Actualités - INTERVIEWS

Interview - Un grand architecte espagnol se penche sur le cas de Beyrouth Le projet de reconstruction est le fruit d'une fantastique décision urbaine, souligne Enric Miralles (photos)

«Appui à l’art et à la culture». Sur ce thème, la Fransabank organise et patronne depuis plus d’un an des expositions pour encourager les jeunes artistes à travers le pays. Au cours de ces derniers mois, l’aspect culturel l’a emporté sur l’artistique et des conférences sur différents thèmes ont été tenues, en coopération avec l’Université américaine. Hier, la banque avait invité le Dr Enric Miralles, architecte espagnol de renommée internationale, à donner une conférence, participer à un atelier de travail et inaugurer une exposition de photographies de ses créations à travers le monde, dans une des salles de la faculté de génie de l’AUB. Le Dr Enric Miralles a accordé à L’Orient-Le Jour un entretien dans lequel il a donné son avis d’architecte sur le plan urbain de la capitale libanaise. Professeur d’architecture à l’Université de Barcelone, le Dr Miralles est l’auteur de multiples créations architecturales de par le monde. Les plus connus de ses travaux sont les Parlements d’Écosse et des Pays-Bas, ainsi que le Pavillon olympique de Barcelone. Il a reçu de nombreux prix d’architecture. La continuité des traditions «De par son architecture, Beyrouth est une ville authentique qui a vécu une grande histoire et a connu de grands changements urbanistiques. Ces modifications ont été causées par les vastes destructions dont elle a été victime durant la guerre, mais aussi par la forme cloisonnée de ses banlieues. Vue de la mer, cette ville est très jolie, sur le plan topographique. Et la complexité dans les niveaux de constructions lui donne une qualité organique mais bien sûr, aussi, énormément de contradictions et de problèmes». Ayant effectué un tour dans le centre-ville, le Dr Miralles précise que «le projet de reconstruction est le fruit d’une fantastique décision urbaine, mais il a causé une réduction réelle et visible de l’espace (on pouvait reconstruire, tout en restant fidèle à l’esprit de la ville et à son passé). Cependant, il faut patienter quelques années encore pour voir l’aspect final que prendra le nouveau centre-ville», poursuit-il. M. Miralles est un architecte qui croit profondément à la continuité des traditions et à la répétition des modèles déjà vus. En fait, l’un de ses principes dans la vie est de ne pas occulter le passé mais de le garder devant ses yeux et de s’en inspirer. Pour lui, les immeubles des années 50 qu’on retrouve à Beyrouth sont une merveille qu’il faut conserver. «Il ne faut pas oublier que les constructions de cette époque suivent en fait les modèles du siècle passé d’où leur importance sur le plan architectural et leur conservation ne doit pas poser de problèmes car ses bâtiments sont facilement réaménageables», affirme t-il. D’un autre côté, le Dr Miralles assure «qu’il y a encore de l’espoir» d’embellir Beyrouth sur le plan urbanistique et le rendre plus attrayant. «C’est un travail qui doit être effectué par l’État d’abord, avec une grande rigueur. L’État doit toujours rester sur le devant de la scène et ne pas être devancé par les entrepreneurs. Sinon c’est la catastrophe. Mais avec des essais et un travail continu, même les banlieues les plus pauvres peuvent être réaménagées et embellies», assure le grand architecte. La banque pour le soutien de la culture Le Dr Miralles conseille à ses collègues libanais de poursuivre le travail car c’est un métier de création continu et dont l’inspiration est dans la vie quotidienne dans ses moindres détails. «Le programme de la Fransabank pour le soutien de l’art et de la culture vise à enrichir l’enseignement académique des étudiants en architecture au Liban en leur apportant un surplus de connaissances émanant d’une grande expérience pratique», a souligné Mme Randa Bdeir, organisatrice du projet, lors d’une conférence de presse tenue à l’auditorium de la Fransabank, à Hamra. «Le programme éducatif sur l’architecture visera à augmenter les connaissances dans l’un des secteurs les plus évolués aussi bien au Liban que dans le monde», a t-elle précisé.
«Appui à l’art et à la culture». Sur ce thème, la Fransabank organise et patronne depuis plus d’un an des expositions pour encourager les jeunes artistes à travers le pays. Au cours de ces derniers mois, l’aspect culturel l’a emporté sur l’artistique et des conférences sur différents thèmes ont été tenues, en coopération avec l’Université américaine. Hier,...