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Actualités - REPORTAGES

Un territoire témoin d'un conflit de plus de trente ans (photos)

Le territoire étudié porte les traces de la guerre qui se poursuit depuis plus de 30 ans. Ceci apparaît très clairement à travers : – l’étendue des zones plus ou moins récemment incendiées, qui concernent près de 78 km2 le long de la ligne de démarcation, notamment dans les cazas de Tyr, Marjeyoun et Nabatieh ; – l’étendue des zones potentiellement minées, tout autour de la zone occupée, sur une surface d’environ 200 km2 composée majoritairement de reliefs escarpés et de fonds de vallées, en plus des massifs montagneux comme dans Tawmat-Niha ou dans l’Hermon ; – l’étendue des zones sauvages livrées à elles-mêmes et qui correspondent généralement aux zones potentiellement minées ; – l’ampleur des déforestations, qui ont touché surtout le Jabal-Amel, mais aussi les gorges du Litani et d’autres zones, en plus des plantations d’oliviers et des garrigues touchées par les incendies ; – l’importance des terres agricoles abandonnées, qu’il s’agisse de celles longeant la ligne de démarcation ou de celles longeant la frontière comme dans la région du Wazzani, ou encore des cultures en terrasse ; – la progression de l’aridité et de la disparition de tout couvert végétal sur les flancs des collines et des montagnes, du fait des incendies, des déforestations et du surpâturage par les caprins ; – le paysage désolé de dizaine de villages et de hameaux longeant la ligne de démarcation, dont certains sont totalement détruits, d’autres majoritairement abandonnés, avec des ruines, des carcasses de voitures, des terrains défoncés au bulldozer... Le conflit a aussi laissé des traces moins évidentes, mais non moins sérieuses, du fait de la désorganisation qu’il a entraînée dans les activités humaines et la gestion des services collectifs. L’abandon de cultures, le surpâturage caprin, la multiplication des carrières sur les sites les plus divers, les décharges, les émissions incontrôlées de polluants dans le sol et le sous-sol sont autant de manifestations de cette désorganisation. Les ressources en eau Le Liban-Sud possède des ressources importantes en eau, avec le Litani, le Hasbani, les nappes phréatiques alimentées depuis le Mont-Liban et l’Hermon et les nombreuses sources que compte cette région. C’est aussi dans le Sud que l’on trouve les cas les plus critiques de villages privés d’eau à l’échelle nationale ; non seulement pour l’irrigation (90 % des cultures sont non irriguées) mais même pour l’alimentation en eau potable. Une bonne partie de la ressource en eau disponible est perdue dans la mer durant la saison hivernale, vers des pays voisins et par évaporation. La grande majorité des habitants n’a pas aujourd’hui accès à des ressources en eau en quantité optimale, à débit fiable et de qualité satisfaisante. Les principaux problèmes concernant l’approvisionnement en eau sont le faible niveau des précipitations durant la longue saison d’étiage ; l’utilisation insuffisante de l’eau dans l’irrigation des terres agricoles ; la surexploitation de la nappe côtière par les forges, conduisant à des infiltrations d’eau salée ; absence de gestion planifiée des ressources en eau et d’identification des gisements souterrains sûrs ; l’absence de contrôle des forages de puits ; la faiblesse qualitative de l’entretien des réseaux d’adduction d’eau : réservoirs, canaux, tuyaux, les carences dans les mesures relatives à la conservation, au captage ou au recyclage de l’eau. Le même type de problèmes se pose pour la qualité de l’eau des nappes, des sources et des cours d’eau, qui a tendance à se détériorer. Les principales causes de pollution des eaux peuvent être présentées ainsi : traitement insuffisant des eaux usées ; pollution d’origine industrielle et hospitalière ; mauvais positionnement et mauvaise conception des fosses sceptiques et d’autres installations polluantes ; insuffisances dans la collecte et le traitement des déchets solides ; pollution d’origine automobile (carburants, huiles, pneumatiques, plomb) ; infiltration d’eau marine le long de la côte érosion des sols et déforestation ; usage excessif des engrais et des pesticides ; stockage inapproprié des engrais, fumiers et pesticides.
Le territoire étudié porte les traces de la guerre qui se poursuit depuis plus de 30 ans. Ceci apparaît très clairement à travers : – l’étendue des zones plus ou moins récemment incendiées, qui concernent près de 78 km2 le long de la ligne de démarcation, notamment dans les cazas de Tyr, Marjeyoun et Nabatieh ; – l’étendue des zones potentiellement minées, tout...