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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice Après le juge Ido, le juge Safar démissionne de la magistrature

48 heures à peine après le juge Walid Ido, un autre juge, Mohammed Safar, a présenté hier sa démission de la magistrature. Le juge Ido était président de la Cour d’appel de Beyrouth statuant en matière de cherté et de monopole, alors que le juge Safar était conseiller près la Cour criminelle de la Békaa. Tous deux étaient connus pour leur haute conscience professionnelle et leur intégrité. Cette rapide succession de démissions au sein de la magistrature suscite des interrogations quant aux motifs qui ont poussé les deux hommes à quitter des positions qu’ils avaient mis longtemps à atteindre. Surtout dans le cas du juge Walid Ido qui avait donné 33 années de sa vie au service de la justice. Selon notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber, des rumeurs courent au Palais de justice, selon lesquelles d’autres juges seraient sur le point de suivre l’exemple des juges Ido et Safar du fait de malentendus survenus entre certains juges au niveau des prérogatives. Ces malentendus avaient contraint le Conseil des ministres à confier au ministre de la Justice, Joseph Chaoul, la tâche de trouver une solution à ce conflit. À son tour, le ministre Chaoul, qui était lui-même juge et président du Conseil d’État, avait transmis ce dossier épineux au Conseil supérieur de la magistrature, laissant à cette institution le soin de régler le litige. Réuni pour examiner ce dossier, le Conseil supérieur de la magistrature avait statué que la loi libanaise était suffisamment explicite et qu’il n’existait aucun abus de pouvoir dans cette affaire. Il avait considéré le conflit d’autorité entre les juges comme un signe de vitalité et de bonne santé au sein de la magistrature. Deux grands juges ont donc démissionné. Avant eux, d’autres juges intègres et consciencieux avaient fait de même au fil des années. Il s’agissait de : Alfred Tabet, Émile Tyan, Youssef Gébrane, Gaby Beyda, Pierre Safa, Raymond Naccache, Moussa Kallas, Waël Tabbara, Mounif Hamdane et Oussama Ajouz, pour ne citer qu’eux. Le premier président du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Émile Tyan, avait démissionné pour protester contre les ingérences dans les affaires de la justice. Bahjat Jaber rapporte à ce sujet que le jour de son départ, il est venu lui dire adieu dans son bureau de l’ancien Palais de justice. À sa question visant à connaître les raisons de sa démission, il avait simplement répondu : «Je crains que la justice ne soit en train de rendre l’âme au Liban», avant de s’engouffrer, les larmes aux yeux, dans sa voiture.
48 heures à peine après le juge Walid Ido, un autre juge, Mohammed Safar, a présenté hier sa démission de la magistrature. Le juge Ido était président de la Cour d’appel de Beyrouth statuant en matière de cherté et de monopole, alors que le juge Safar était conseiller près la Cour criminelle de la Békaa. Tous deux étaient connus pour leur haute conscience professionnelle...