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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Parlement - Plaidoyer en faveur de l'abolition du confessionnalisme Berry n'exclut pas de nouvelle secousses

Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, s’est rallié au point de vue du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, en plaidant vigoureusement en faveur de l’abolition du confessionnalisme, mais non sans avoir constaté que le Liban «a beaucoup régressé au niveau du règlement de ce dossier». Dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes accrédités à la Chambre, M. Berry a longuement commenté les évènements qui ont secoué le pays en ce début d’année, s’abstenant toutefois de porter un quelconque jugement sur les incidents qui se sont produits à Denniyé et à Mazraa. Aussi, quand un journaliste l’a interrogé sur la poussée de l’intégrisme au Liban et sur un éventuel lien entre ces incidents et la reprise des pourparlers de paix, il s’est contenté de répondre : «L’État représente toutes les composantes du pays dans les négociations (de paix). Personne n’est partisan plus ardent que les chefs de l’État et du gouvernement et moi-même dès qu’il s’agit de Résistance. Je suis même un partisan inconditionnel de l’intégrisme s’il s’assimile à la Résistance, mais je n’ai rien à voir avec le fondamentalisme dans le concept de la Mosquée ou de l’Église». M. Berry a toutefois défendu la position adoptée par le Parlement lors des affrontements sanglants à Denniyé et à Mazraa, répondant ainsi implicitement aux virulentes critiques de M. Jamil Chammas, député de Beyrouth, qui s’était insurgé lundi contre «l’inertie » de la Chambre et des hommes politiques. «Le Parlement n’était pas passif lors des incidents de Denniyé. Il a parfaitement accompli son devoir et les députés du Liban-Nord ont tous stigmatisé ce qui s’était passé», a déclaré M. Berry, en reprochant toutefois aux partis politiques de n’avoir pas adopté une position unifiée vis-à-vis des affrontements armés. En réponse à une question, M. Berry n’a pas exclu que «des problèmes de sécurité surgissent de nouveau» et qu’il y ait «des tentatives d’entraver le processus de redressement dans le pays». Il a rappelé dans ce cadre ses mises en garde répétées depuis plusieurs mois, lorsqu’il prévoyait «des mois difficiles pour le Liban », estimant que «les armes détenues au Liban hors du cadre légal et du cadre de la résistance sont orientées dans une mauvaise direction, quels que soient leurs propriétaires». « Une maladie qui ronge la société » Le chef du Parlement s’est montré plus loquace en abordant le thème du confessionnalisme et des dangers du climat confessionnel, qu’il a présenté comme étant «la principale maladie qui ronge depuis 1860 la société libanaise, sans que celle-ci n’arrive à lui trouver un remède». M. Berry a regretté profondément que le Liban ait rétrogradé au niveau du règlement du dossier du confessionnalisme, en faisant assumer la responsabilité de cette défaillance au gouvernement, à la presse et au peuple libanais. Selon lui, le problème est que «les Libanais se rallient aux grands titres tels que le rejet de l’implantation, l’appui à la Résistance ou à la concomitance des volets libanais et syrien des négociations avec Israël, et restent divisés sur des questions secondaires que nous considérons comme étant ridicules et sans grande portée, alors qu’elles représentent en réalité un grand danger étant donné la structure de la société libanaise». M. Berry a donné dans ce contexte l’exemple de la permutation décidée il y a quelque temps, au niveau de la direction des deux sections de la faculté d’information de l’Université libanaise, déplorant l’opposition à cette décision de la présidence de l’établissement et constatant que personne ne l’avait ouvertement rejetée. «Mais tout le monde avait applaudi lorsque la présidence de l’UL était revenue sur sa décision. L’affaire peut paraître simple mais son importance est presque égale à celle des incidents de Denniyé», a-t-il fait remarquer, soulignant que s’il était le président de l’UL, il aurait insisté pour unifier les deux sections de l’université. Le chef du Parlement, qui a applaudi à l’appel lancé par M. Hoss en faveur de l’abolition du confessionnalisme, a souligné la nécessité de prendre des mesures pratiques sur ce plan. Il a notamment proposé l’unification du livre d’Histoire et de l’UL, jugeant que le processus d’abolition du confessionnalisme pourrait prendre une quarantaine ou une cinquantaine d’années. Dans la foulée, M. Berry a indirectement critiqué la nouvelle loi électorale, réaffirmant que «l’adoption de la proportionnelle lors d’élections organisées sur base de la circonscription unique est susceptible de venir à bout du confessionnalisme, sans pour autant supprimer les confessions». En réponse à une question, M. Berry a nié l’existence de divergences de vues entre le gouvernement et la Chambre au sujet des négociations de paix et a semblé exclure une visite du chef de la diplomatie syrienne, M. Farouk el-Chareh, à Beyrouth, pour informer les dirigeants libanais de l’évolution des pourparlers entre Damas et Tel-Aviv. Selon lui, les contacts sont permanents entre M. Chareh et les responsables libanais. Sur un autre plan, le président de la Chambre a affirmé s’attendre à ce que le débat budgétaire commence à partir du 19 janvier et s’étale sur quatre jours. Les débats seront retransmis en direct par les médias audiovisuels. Selon lui, il n’est pas question que le Parlement accorde au CDR et à la Caisse des déplacés l’autorisation de contracter des prêts sans passer par la Chambre. Quant aux élections parlementaires, elles ne commenceront pas avant le 15 août, a-t-il assuré.
Le président de la Chambre, M. Nabih Berry, s’est rallié au point de vue du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, en plaidant vigoureusement en faveur de l’abolition du confessionnalisme, mais non sans avoir constaté que le Liban «a beaucoup régressé au niveau du règlement de ce dossier». Dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes accrédités à la...