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Actualités - CHRONOLOGIE

Communauté - Le Fitr sobrement fêté cette année à l'ombre des événements de Denniyé Les autorités religieuses appellent à l'unité (photos)

Le Liban a célébré sobrement cette année la fête du Fitr à l’ombre de la tristesse engendrée par les événements de Denniyé. De rares feux d’artifice allumés par des enfants ont été signalés à Beyrouth alors que les chefs religieux sunnites et chiites se sont abstenus de recevoir les vœux traditionnels en signe de deuil. Les affrontements entre l’armée libanaise et des fondamentalistes sunnites au Liban-Nord ont d’ailleurs marqué les prêches de tous les dignitaires mahométans au cours du week-end écoulé. Ces derniers ont lancé samedi des appels incessants à l’unité. De fait, le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a appelé les Libanais à «assumer leurs responsabilités et à s’écarter de tout ce qui pourrait les diviser dans cette période extrêmement dangereuse». Selon lui, les événements du Liban-Nord, qui ont fait 41 morts la semaine dernière, ont «choqué tous les Libanais, notamment en cette période difficile pendant laquelle l’ennemi (israélien) veut porter atteinte à la stabilité du pays». Devant ses visiteurs, cheikh Kabbani a aussi mis en garde contre «les tentatives sionistes de semer la discorde dans le pays», exhortant ses compatriotes à «ne pas s’y laisser entraîner». Le mufti a récité les prières du Fitr dans la grande mosquée al-Omari, au centre-ville. Étaient notamment présents à cette occasion : le chef du gouvernement Sélim Hoss, les ministres Négib Mikati, Hassan Chalak et Issam Naaman, ainsi que les députés Tammam Salam et Bahaeddine Itani. Après la prière, le président Hoss, les ministres Mikati et Chalak se sont rendus à Dar el-Fatwa où s’est tenue une réunion élargie à laquelle ont participé un certain nombre de personnalités politiques et spirituelles. Cheikh Kabbani a également reçu le vicaire patriarcal Roland Abou Jaoudé envoyé par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir pour présenter ses vœux au chef religieux sunnite à l’occasion de la fête. De son côté, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a «condamné les tentatives visant à porter atteinte à la sécurité au Liban-Nord et dans le reste du pays». «Toute agression ou atteinte à la sécurité et à la stabilité sert les intérêts d’Israël qui veut susciter une nouvelle discorde entre Libanais», a-t-il souligné dans son prêche. Selon lui, la reprise des négociations de paix entre Israël et la Syrie «encourage les tentatives de déstabilisation menée par les sionistes (...) auxquelles doit faire échec de concert toute la société libanaise». Les prêches au Nord du pays Les dignitaires religieux mahométans du Nord ont fait écho à ceux installés dans la capitale. À Bakho’oun, localité de la région de Denniyé, principalement concernée par les derniers heurts entre l’armée et les islamistes, cheikh Salim Halabi a stigmatisé en effet «les agressions contre la troupe. L’islam s’en désolidarise totalement», a-t-il dit avant de poursuivre : «Denniyé qui, pendant la guerre, a toujours représenté un modèle de coexistence entre musulmans et chrétiens, (...), doit le rester grâce aux efforts de tous ses fils et en collaboration avec l’armée libanaise qui y a rétabli la sécurité et la stabilité». Notons que, durant toute la période de la fête, la troupe avait pris dans la région des mesures de sécurité qui ont été bien accueillies par la population de Denniyé. À Tripoli aussi, en présence du député Omar Karamé, cheikh Abdel Kader Abdo a dénoncé «les fauteurs de troubles qui tentent de semer à nouveau la sédition dans le pays». De son côté, le mufti de Tripoli, cheikh Taha Sabounji, a mis en garde contre «toute exploitation des sentiments de la jeunesse à des fins qui n’ont rien à voir avec l’islam. (…) Les jeunes seraient alors incités à se rebeller et à donner à l’islam une mauvaise réputation», a-t-il affirmé.
Le Liban a célébré sobrement cette année la fête du Fitr à l’ombre de la tristesse engendrée par les événements de Denniyé. De rares feux d’artifice allumés par des enfants ont été signalés à Beyrouth alors que les chefs religieux sunnites et chiites se sont abstenus de recevoir les vœux traditionnels en signe de deuil. Les affrontements entre l’armée libanaise...