Processus de paix Le Liban n'ira pas aux multilatérales de Moscou Chareh informe Hoss et Berry de l'évolution des négociations

Le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk el-Chareh a téléphoné hier successivement au président de la Chambre Nabih Berry et au chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères Sélim Hoss pour les informer de l’évolution des négociations de paix israélo-syriennes à Shepherdstown, en Virginie occidentale. M. Hoss devait par la suite contacter le président de la République Émile Lahoud pour lui rendre compte de la teneur de son entretien avec M. Chareh. Parallèllement, on apprend de source diplomatique, citée par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane que Beyrouth et Damas vont intensifier leurs contacts à partir de cette semaine pour examiner l’éventualité d’un changement de position des deux capitales à l’égard des négociations multilatérales, à la lumière des résultats des pouparlers de Shepherdstown. Selon la même source, cette semaine verrait un échange de visites entre les deux pays, M. Chareh étant attendu à Baabda et M. Hoss à Damas pour étudier également la possibilité pour le Liban de reprendre ses pourparlers bilatéraux avec Israël. Entre-temps, on souligne de même source que Beyrouth a déjà signifié à la Russie son refus de prendre part à la session des multilatérales prévue à Moscou le 31 janvier. Depuis le lancement du processus de paix à Madrid en 1991, la Syrie et le Liban se sont systématiquement refusés à participer aux différentes réunions des multilatérales, qui portent sur les problèmes de l’eau, des réfugiés, de l’environnement, du désarmement et de la coopération économique, estimant que ces réunions n’avaient pas lieu d’être avant que des progrès tangibles ne soient enregistrés au niveau des bilatérales. Quoi qu’il en soit, la session de Moscou, qui regroupera une quarantaine de pays, est la première depuis 1996. Les multilatérales avaient été gelées depuis, en raison du boycottage de la plupart des pays arabes qui entendaient protester contre la politique de l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. À Beyrouth, on souligne que la reprise de ces négociations à Moscou, qui auront lieu sous la présidence de la sécrétaire d’État américaine Madeleine Albright et du ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, est une tentative de redorer le rôle de la Russie comme coparrain du processus de paix avec les États-Unis.