Diplomatie - Mise au point de la chancellerie russe Pas de lien entre l'attentat contre l'ambassade et l'absence à la cérémonie de voeux à Baabda

L’ambassade de Russie a publié hier une mise au point au sujet de l’attentat perpétré au début de la semaine dernière contre son siège à Mar Élias ainsi que sur l’absence du chargé d’affaires Andrei Poliakov à la cérémonie de présentation des vœux pour le Nouvel An au palais de Baabda jeudi. Selon l’ambassade, il n’y a aucun lien entre ces deux affaires. «Face aux nombreuses interrogations qui nous sont parvenues au sujet de ce qui s’est passé autour de l’ambassade le 3 janvier, nous tenons à donner les précisions suivantes», indique un communiqué de la chancellerie. «L’attaque contre l’ambassade de Russie à Beyrouth le 3 janvier était un acte barbare qui a mis en danger les vies des membres de la mission diplomatique russe», souligne le communiqué. «Nous avons beaucoup apprécié les mesures énergiques et rapides prises par les autorités libanaises pour réprimer l’attaque des terroristes et nous rappelons que cette reconnaissance avait été exprimée par le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov dans un entretien au téléphone avec le chef du gouvernement et chef de la diplomatie libanaise Sélim Hoss le 4 janvier», indique le communiqué. «Nous sommes également reconnaissants aux autorités libanaises des mesures qu’elles prennent pour renforcer la protection de l’ambassade de Russie et des autres institutions russes présentes au Liban et assurer la sécurité des ressortissants russes», ajoute le texte. Par ailleurs, l’ambassade exprime ses «profonds regrets» à la suite du décès de l’agent des FSI «tombé alors qu’il s’opposait à l’attaque contre la chancellerie» et fait part de sa compassion à l’égard des militaires blessés dans cet incident. Elle rappelle en outre que les condoléances de Moscou avaient été présentées par M. Ivanov à M. Hoss ainsi que dans un message personnel du chargé d’affaires Andrei Poliakov au président de la République Émile Lahoud puis lors de la visite rendue par M. Poliakov à la famille de l’agent décédé. Pour ce qui est de l’absence de la Russie à la cérémonie de présentation des vœux au palais présidentiel le 6 janvier, le communiqué affirme que la raison en est simplement de l’ordre de «l’omission de routine» et qu’il n’existe «aucune arrière-pensée» à ce sujet. «Il s’agissait d’une faute technique qui ne comporte aucune autre signification», assure le texte, indiquant que M. Poliakov «a exprimé le jour même ses regrets au chef de l’État pour son absence à cette cérémonie». Des explications contradictoires avaient été fournies de sources diplomatiques au lendemain de cette affaire, faisant croire à un malentendu entre M. Poliakov et le chef du protocole à la chancellerie russe, Andrei Avdeev, ce dernier ayant omis non seulement d’avertir le chargé d’affaires qu’il devait se rendre à Baabda, mais aussi de le mettre au courant des explications qu’il avait fournies plus tard à ce sujet au palais Bustros. Mais d’autres contradictions étaient apparues aussi dès après l’attentat contre l’ambassade. Au lendemain de l’attaque, le chef de la diplomatie russe avait effectivement téléphoné à M. Hoss pour le «remercier» de la célérité de la réaction des autorités libanaises. Toutefois, quelques heures avant cet entretien, le ministère russe des Affaires étrangères avait publié un communiqué au ton particulièrement sec dans lequel Moscou affirmait «exiger avec insistance» du Liban qu’il prenne les mesures adéquates pour protéger les ressortissants et les institutions russes présentes dans ce pays.