Le crime de Saki Hadeth - Le médecin légiste a remis son rapport au parquet Soeur Zeidan a été violée et étouffée

L’enquête sur le meurtre de sœur Antoinette Zeidan, assassinée sauvagement samedi dernier, s’est poursuivie hier par la remise au parquet du rapport du médecin légiste du Mont-Liban Ahmad Chahrour. Le rapport révèle les résultats de l’autopsie. La religieuse avait été enlevée dans la nuit de vendredi alors qu’elle se rendait chez des parents pour passer la veille du Nouvel An. Son corps a été retrouvé dimanche matin sur une route secondaire près de la Régie des tabacs à Saki Hadeth, dans la banlieue de Beyrouth. Le médecin légiste a indiqué que sœur Antoinette Zeidan (60 ans) avait subi une agression sexuelle. Plusieurs contusions sur le corps de la victime, notamment au niveau des cuisses, prouvent l’usage de la force. Le rapport indique que la mort de sœur Zeidan est survenue par étouffement : la victime a été empêchée de respirer du nez et de la bouche. Le procureur général près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghaleb Ghanem, a pris contact avec le procureur général de la République, Adnan Addoum, pour l’informer du rapport du médecin légiste et des derniers développements de l’enquête, qui est menée par plusieurs services de sécurité. L’enquête a notamment révélé que le mobile de l’assassinat de sœur Zeidan n’était pas le vol, son argent ayant été retrouvé dans son sac. Selon notre chroniqueur juridique Bahjat Jaber, les enquêteurs butent sur de nombreux obstacles. Ils ne parviennent pas encore à mettre le doigt sur un indice sérieux pouvant conduire jusqu’aux auteurs de cette ignominie. Le corps de la victime n’a été retrouvé que dimanche matin, soit plus de trente-six heures après l’enlèvement. Suspension des cours hier à l’Usek Les réunions se poursuivent entre les différents services chargés de l’enquête pour essayer de tirer au clair ce crime inqualifiable. Les cours ont été suspendus hier à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Usek) en signe de protestation contre l’assassinat, samedi dernier, de sœur Antoinette Zeidan, directrice des études de l’école des sœurs antonines de Kfarchima. Le meurtre de sœur Zeidan a soulevé l’indignation de tous les milieux politiques et sociaux. Les étudiants ainsi que le corps enseignant de l’Usek se sont réunis hier à la chapelle de l’Université pour exprimer leur indignation et apporter leur soutien à la famille de la victime. Ils ont par ailleurs dénoncé les affrontements sanglants qui se sont déroulés en cours de semaine dernière dans la région de Denniyé. Père Youssef Mouannès, recteur de l’Usek, a indiqué que «l’agression contre sœur Zeidan représente un événement extrêmement grave», «les personnes qui ont commis cet acte ont profané une chose sainte», a-t-il dit. Prière à Antélias et dans les écoles catholiques Le recteur de l’Usek a considéré que «sœur Zeidan est le nouveau martyr de l’Église» ; il a également rendu hommage aux victimes de l’armée considérant «qu’ils purifient de leur sang le sol du Liban». Père Mouannès a conduit une prière à l’église de l’Université à la mémoire de sœur Zeidan ainsi qu’aux victimes de l’armée et des FSI. Il a appelé à la prière, «unique moyen pour combattre de tels événements». Par ailleurs, les conseils des supérieurs généraux et des supérieures générales ont appelé les religieux et les religieuses ainsi que tous les fidèles à observer un sit-in et un temps de prière, samedi prochain, à l’église Mar Élias d’Antélias à partir de 9h. De son côté, le secrétariat général des écoles catholiques a annoncé hier que la journée de mardi prochain sera «une journée de deuil et de prière» dans toutes les écoles catholiques du Liban, où une heure sera consacrée à commenter le sens de la mort et du sacrifice de sœur Antoinette Zeidan.