Joumblatt dénonce la négligence des services de sécurité(photo)

L’ancien Premier ministre Rafic Hariri a offert hier soir en sa résidence de Koraytem un iftar auquel étaient conviées de nombreuses personnalités politiques, dont notamment le leader du Parti socialiste progressiste, M. Walid Joumblatt, les députés Michel Pharaon, Sélim Diab et Hussein Yatim, ainsi que le conseiller politique du leader du PSP, M. Ghazi Aridi. M. Joumblatt a prononcé à cette occasion une allocution dans laquelle il a vivement condamné «la négligence des différents services de sécurité». Le leader du PSP a rappelé sur ce plan l’affaire de l’assassinat des quatre magistrats à Saïda, en juin 1999, avant d’évoquer les derniers développements sécuritaires survenus à Denniyé et à Mazraa. M. Joumblatt a notamment déploré dans ce cadre le lâche assassinat de sœur Antoinette Zeidane, sur la route de Kfarchima. Après s’être interrogé sur le déroulement de l’enquête dans l’affaire de l’assassinat des quatre magistrats à Saïda, M. Joumblatt a déclaré à ce propos : «Pourquoi aucune mesure de sécurité n’a été prise pour protéger ces quatre magistrats ? Pourquoi nul n’a réclamé des comptes aux responsables de la sécurité ? Qu’en est-il de la sécurité préventive qui aurait dû être appliquée ? Une telle négligence flagrante nous amène à poser une autre question. Est-il réellement vrai que les commandants des unités de l’armée ont été suffisamment informés de l’emplacement et du nombre des ces groupuscules armés ? Les pertes importantes subies dans les rangs de l’armée (lors des affrontements de Denniyé) nous incitent à affirmer qu’il y a eu négligence à un certain niveau. Comment serait-il possible que nous n’ayons pas de doute à ce sujet après notre expérience avec certaines fractions des Renseignements de l’armée. Nous adressons ces questions au chef des Renseignements militaires et au commandant de l’armée qui, à ma connaissance, sont soucieux de la vie des militaires». Et M. Joumblatt d’ajouter : «Toute personne ayant un minimum de logique était en mesure de savoir qu’une attaque terroriste pouvait être lancée contre l’ambassade russe, à la lumière de la guerre en Tchétchénie. Que fait donc la Sécurité de l’État, à part nommer certains ambassadeurs et se préoccuper de la délégation aux pourparlers de paix ? (...). Qu’en est-il de l’assassinat de la sœur (Antoinette Zeidane) ? Pourquoi ce mutisme observé au sujet de cette affaire» ? Le leader du PSP a, d’autre part, critiqué la présence armée palestinienne dans les camps de réfugiés. «L’armement palestinien n’est plus justifié dans les camps, a notamment déclaré M. Joumblatt. Nous devons aboutir, en collaboration avec la Syrie, à une vision rationnelle concernant l’avenir du peuple palestinien au Liban, loin de tout racisme ou sentimentalisme politique», a conclu le leader du PSP.