Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

« C’est divertissant et ça rapporte ! »

 Pour Colie Osmane, mère divorcée de cinq enfants, les sessions de spécialisation au Centre de Tarik Jdidé pour le développement urbain ont été une aubaine. «Je vends les produits que je confectionne moi-même, et j’arrive à élever ma famille», dit-elle. Les travaux manuels n’étaient pas étrangers à Colie qui travaillait déjà le crochet. D’ailleurs c’est en montrant ses créations à une employée des Makassed que celle-ci lui a donné l’idée de suivre les cours. «Aujourd’hui, j’écoule ma marchandise chez moi, et je reçois d’ailleurs des commandes», raconte Colie, toute fière, qui a suivi plusieurs sessions, mais qui se concentre surtout sur le travail du métier à tisser, une technique qu’elle maîtrise particulièrement bien, apparemment. Ses créations ont-elles sensibilisé davantage ses enfants et son entourage à l’intérêt du tri ? «Mes voisins me donnent invariablement des matériaux dont ils n’ont plus besoin, surtout des tissus et des éponges, précise-t-elle. Quant à mes enfants, ils s’intéressent beaucoup à ce que je fais. Ils me conseillent dans le choix des couleurs et ma plus jeune fille m’aide énormément». Si, pour Colie, le travail artisanal constitue sans nul doute une ressource, Asmahan Taha, l’une des premières postulantes pour les sessions, y a vu un enrichissement culturel autant que matériel. «J’ai toujours aimé la couture, confie cette mère de trois enfants. L’idée d’utiliser les matériaux au lieu de les jeter m’a plu, parce que, après tout, nous vivons tous sur cette planète !». Avait-elle des informations précises sur l’environnement avant de participer à ces sessions ? «Non, c’est là que j’ai tout appris, reconnaît Asmahan. Je n’avais pas idée, par exemple, que le verre avait besoin de tant d’années pour se désintégrer dans la nature». Comment procède-t-elle actuellement ? «J’effectue le tri à la maison, le verre d’une part, les canettes et boîtes de conserve de l’autre, et le restant des déchets enfin, raconte-t-elle. Je ramène tout ce qui peut servir au centre. C’est facile et ça ne me coûte rien». Et les réactions de son entourage ? «Ma famille a vite pris le pli, dit Asmahan. Quant aux autres, je peux affirmer que 40 % des personnes que je connais effectuent aujourd’hui le tri chez elles, Elles me confient certains restes pour que j’en fasse profiter le Centre. Il faut dire que les gens sont coopératifs, mais ils ne sont pas encore habitués à ces procédés. Il faudrait que l’État mène une campagne nationale parce qu’il n’y aura de véritable amélioration que si la participation est générale». Elle ajoute d’un air espiègle : «Travailler à la création artisanale, c’est divertissant, ça rapporte, et c’est mieux que les visites !»
 Pour Colie Osmane, mère divorcée de cinq enfants, les sessions de spécialisation au Centre de Tarik Jdidé pour le développement urbain ont été une aubaine. «Je vends les produits que je confectionne moi-même, et j’arrive à élever ma famille», dit-elle. Les travaux manuels n’étaient pas étrangers à Colie qui travaillait déjà le crochet. D’ailleurs c’est en...