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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Vie politique - Lahoud et Hariri insistent sur la collaboration de tous au redressement du pays Le Cabinet entame ce matin la rédaction de la déclaration ministérielle

Le chef du gouvernement Rafic Hariri a bien l’intention de mettre les bouchées doubles et pense visiblement qu’il n’y a pas de temps à perdre pour remettre le pays sur les rails. De fait, dès la première réunion du nouveau Conseil des ministres tenue hier, la commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle a été formée. Elle comprend : M. Hariri, son vice-président Issam Farès et les ministres Marwan Hamadé, Mohammed Abdel Hamid Beydoun, Fouad Siniora, Khalil Hraoui, Ghassan Salamé, Élias Murr et Fouad es-Saad. La commission tiendra dès ce matin sa première réunion au grand Sérail, et le Conseil des ministres se réunira au complet le soir même, à 18h, pour s’informer des progrès réalisés sur ce plan. La séance de travail de la commission devait être elle-même précédée d’une réunion informelle de préparation tenue hier soir au palais Koraytem. C’est dire combien le nouveau gouvernement compte aller vite en besogne. Les propos de M. Hariri ont bien reflété hier cet état d’esprit : «Le passé est derrière nous et nos regards sont déjà tournés vers l’avenir». Une fois de plus, il s’est dit déterminé à coopérer pleinement avec le président de la République et le Parlement dans l’intérêt du pays. De son côté, le président Lahoud a souhaité que le nouveau gouvernement parvienne à réaliser les «grands espoirs» des Libanais. Invitant les personnes réunies à «tirer les leçons d’un passé qu’il convient d’examiner objectivement», le chef de l’État a souligné la nécessité de «surmonter les sensibilités étriquées et les réactions impulsives qui ont conduit au gaspillage d’un temps et d’efforts précieux». Selon le président Lahoud, cette attitude nuit au moral de la population et n’a aucun effet positif sur le pays. Il a enfin lancé un appel aux Libanais, les exhortant à «se solidariser avec leur nouveau gouvernement en vue de redresser le Liban». M. Hariri a insisté pour sa part sur le travail d’équipe au niveau du gouvernement et sur l’importance de la coopération entre les ministres. Le film de la journée C’est vers 10h que le Conseil des ministres a tenu sa première réunion en son siège à Beyrouth, sous l’égide du président de la République, après avoir pris la photo traditionnelle au palais de Baabda. Ils étaient donc tous présents à l’exception du ministre de la Jeunesse et des Sports, qui, selon les informations officielles, s’est excusé pour des raisons de santé, version contestée par le ministre concerné, M. Sebouh Hovnanian. À l’issue de la réunion qui n’a pas duré plus de trente minutes, le nouveau ministre de l’Information Ghazi Aridi a donné lecture du communiqué officiel rendant compte d’abord des propos tenus par le président Lahoud. Après les vœux d’usage adressé au nouveau gouvernement, celui-ci a réitéré les constantes et les grandes lignes de la politique de l’État : libération totale du Sud, libération de tous les détenus libanais dans les prisons israéliennes, développement des régions évacuées par l’armée d’occupation, consolidation de l’entente nationale, réalisation d’une paix juste et globale dans la région impliquant la libération des territoires arabes occupés dans le Golan et en Palestine ainsi que le retour des Palestiniens chez eux, de manière à étouffer dans l’œuf le complot de leur implantation au Liban. Sur le plan intérieur, le président de la République a souligné l’importance du défi économique et social que le nouveau gouvernement doit relever «avec force, fermeté et efficacité». Et d’insister sur la collaboration de tous les acteurs de la vie économique dans le pays «qui ne peut être du seul ressort d’une personne ou d’une partie au sein de l’État». Aux yeux du chef de l’État, la coopération entre les secteurs public et privé est essentielle dans ce cadre. Selon le président Lahoud, le gouvernement doit aussi se préoccuper de l’aspect social de la crise et de la jeunesse du pays «qui incarne l’avenir et l’espoir de la nation». Il a ainsi rappelé qu’un ministère avait été créé pour insister justement sur l’importance du rôle que devrait jouer cette catégorie de la société. Prenant à son tour la parole, M. Hariri a notamment déclaré que ce gouvernement se caractérisait par «des compétences élevées». «Il représente aussi la plupart des courants politiques du moment qu’il a été formé sur des bases démocratiques et parlementaires. En effet, les blocs y sont représentés en grande partie, ce qui devrait nous permettre de gouverner sans problème en collaboration avec le président de la République et l’Assemblée», a-t-il ajouté. Juste après ces deux allocutions, la commission chargée de l’élaboration de la déclaration ministérielle a été constituée. Aridi : Nous entamerons un dialogue ouvert à tous Après la lecture du communiqué officiel, le porte-parole du gouvernement Ghazi Aridi s’est prêté aux questions des journalistes qui se sont enquis tout d’abord des raisons de l’absence de Sebouh Hovnanian à la réunion du Conseil des ministres. M. Aridi a indiqué à ce sujet que M. Hovnanian était présent au moment de la photo traditionnelle prise à Baabda. «Puis il s’est excusé pour des raisons de santé. Mais il a voulu être présent sur la photo pour que son excuse ne soit pas interprétée comme une prise de position politique», a-t-il précisé. À la question de savoir si l’absence du gouvernement du Hezbollah et de certaines factions chrétiennes entraverait le processus de l’entente nationale, le ministre de l’Information a répondu : «Concernant d’abord le Hezbollah, c’est lui-même qui a décidé de s’abstenir de participer au gouvernement. Il a adopté à cet égard une position politique que nous respectons». Vis-à-vis des autres parties, il va de soi, selon M. Aridi, que le gouvernement «jouera un rôle de rassembleur». «Nous espérons ainsi réussir dans notre intention d’entamer un dialogue politique avec toutes les forces politiques, qu’elles fassent partie ou non du Cabinet, qu’elles soient opposantes ou non». En réponse à une question, le porte-parole du gouvernement n’a pas exclu une élaboration rapide de la déclaration ministérielle et une réunion toute aussi rapide de l’Assemblée en vue d’obtenir sa confiance. Interrogé sur les remèdes que le Cabinet comptait adopter en vue de résoudre la crise économique et sociale dans le pays, M. Aridi a indiqué qu’il ne fallait pas s’attendre à des solutions miraculeuses. «L’essentiel est de consolider la confiance dans le pays et la stabilité en manifestant une solidarité qui nous permettrait à tous de sortir de l’ornière», a-t-il dit. La photo traditionnelle prise dans les jardins du palais de Baabda a précédé la réunion du Conseil des ministres. M. Hariri est arrivé le premier au siège de la présidence de la République, peu avant 9h, et le président Nabih Berry s’est joint juste après à l’entretien qu’avaient entamé MM. Lahoud et Hariri. C’est à 9h30 que l’équipe ministérielle s’est retrouvée au grand complet avec l’arrivée de Sebouh Hovnanian.
Le chef du gouvernement Rafic Hariri a bien l’intention de mettre les bouchées doubles et pense visiblement qu’il n’y a pas de temps à perdre pour remettre le pays sur les rails. De fait, dès la première réunion du nouveau Conseil des ministres tenue hier, la commission chargée de la rédaction de la déclaration ministérielle a été formée. Elle comprend : M. Hariri,...