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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Séminaire - Une initiative de l’OIT à l’hôtel Bristol Le dialogue social, condition pour le développement économique

Dix-neuf États arabes ont accepté l’invitation du bureau régional de l’Organisation internationale du travail (OIT) de participer à un séminaire sur «le renforcement des négociations entre les différents partenaires sociaux et le développement du dialogue social». Ce séminaire, placé sous le patronage du ministre du Travail et des Affaires sociales, M. Michel Moussa, s’est tenu à l’hôtel Bristol, du 24 au 26 octobre. «Notre but à travers ce séminaire n’est pas seulement d’aider à créer des syndicats dans les pays arabes mais aussi de faire en sorte que l’idée d’expression ouvrière puisse y prendre forme», c’est en ces termes que le directeur régional de l’OIT, M. Ibrahim Souss, a défini l’objectif de ce séminaire. C’est que l’OIT considère que le renforcement du dialogue entre les différents partenaires sociaux est un des fondements essentiels de la sauvegarde des libertés et des droits syndicaux. Droits et libertés qui font partie des droits de l’homme. «Les pays arabes ont, en majorité, des régimes disons peu démocratiques. Le fait d’engager un dialogue sur le dialogue est déjà un accomplissement», explique M. Souss. En fait, chaque pays participant est représenté par trois personnes qui, elles, parlent au nom des trois partenaires sociaux : le patronat, les ouvriers et l’État. L’OIT œuvre aussi pour que ces partenaires connaissent leurs droits respectifs. Le séminaire a été entièrement financé par l’OIT. Pourquoi le séminaire a-t-il eu lieu à Beyrouth ? M. Souss répond : «D’abord c’est le siège du bureau régional et ensuite il existe au Liban une tradition démocratique. Nous comptons l’expérience chaque année. Beyrouth n’accueillera pas toujours le séminaire. Il faut faire le tour des pays arabes». Pendant trois journées, des conférences ont été prononcées par des experts des relations professionnelles et certains responsables de l’OIT. Des groupes de réflexion ont été également formés. Les sujets abordés : «Le dialogue social et la négociation collective : deux conditions pour le développement économique et social», «L’autorité des références et le cadre juridique pour le développement du dialogue social et la négociation collective», «Le dialogue social et la négociation collective dans les États arabes : réalités et perspectives», «La négociation collective et la résolution des litiges à l’intérieur des entreprises, le dialogue social et son rôle dans le renforcement de la participation de la femme dans le développement et l’amélioration des conditions et des circonstances du travail», etc. M. William Simpson, ancien directeur du Bureau international du travail, expert dans les relations professionnelles et auteur d’une communication sur «Le dialogue social et la négociation collective : deux conditions pour le développement économique et social», explique que le rôle de l’État se limite à quatre fonctions : fournir un cadre législatif général au sein duquel pourra se dérouler la négociation collective entre les partenaires sociaux ; encourager et promouvoir la négociation collective entre les partenaires sociaux ; convoquer les deux autres parties pour les consulter sur les problèmes qui ont un aspect national (sécurité sociale, formation de travailleurs, politique salariale, salaire minimum…) et enfin assurer des possibilités de mécanismes de consultations et d’arbitrage. «Éliminer l’ingérence du gouvernement dans les affaires employeurs-ouvriers et donner suite aux conventions de l’OIT sur la liberté syndicale : c’est en suivant ces démarches qu’on peut œuvrer au développement économique», indique M. Simpson. Cet expert en relations professionnelles est catégorique : «Dans ce monde qui est en perpétuel changement, les pays arabes doivent suivre le mouvement. Les nouveaux leaders arabes en Jordanie, en Syrie et au Maroc ont été formés dans des pays démocratiques. À eux de tirer les leçons. Car sans système démocratique, il ne peut pas y avoir de développement économique». L’Arabie séoudite, selon M. Simpson, a envisagé la possibilité de créer certains comités de travailleurs. Le dialogue commence à porter ses fruits. Mais, l’ancien responsable du Bureau international du travail est porteur d’un message : «Il n’existe pas d’incompatibilité entre les normes internationales de l’OIT et les religions. Il est inacceptable que certains pays se cachent derrière les religions pour justifier leur exploitation des travailleurs». Mirna BASSIL
Dix-neuf États arabes ont accepté l’invitation du bureau régional de l’Organisation internationale du travail (OIT) de participer à un séminaire sur «le renforcement des négociations entre les différents partenaires sociaux et le développement du dialogue social». Ce séminaire, placé sous le patronage du ministre du Travail et des Affaires sociales, M. Michel Moussa, s’est tenu...