Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Partir pour faire sa vie ailleurs

 Il s’appelle Stéphane, comme presque tous les habitants de Batroun. Il a 21 ans et il rêve comme tous ses compatriotes et surtout, comme tous les jeunes de sa ville, de partir. Stéphane a interrompu ses études afin d’effectuer son service militaire. «Pour en finir une fois pour toutes, j’aime être libre et indépendant», explique-t-il. Stéphane, brun aux grands yeux noirs, a des idées bien à lui, sur le Liban, la politique, l’armée, l’entente nationale, la paix au Moyen-Orient, et sur Batroun sa ville natale complètement délaissée. D’ailleurs, il compte partir à l’étranger. Son frère partira bientôt pour Curaçao, chez des membres de la famille établis dans l’île. Lui, préfère partir aux États-Unis. Il est prêt même, comme d’autres jeunes de sa ville, à voyager illégalement jusqu’à la terre où les rêves deviennent réalité. «Là-bas je me débrouillerai», espère-t-il. Stéphane fait face au chômage et à la crise des horizons bouchés comme tous les jeunes de son âge. Mais à Batroun, la crise économique est plus prononcée. Il raconte facilement sa vie : il a vu la mort en face à trois reprises. Il avait 8 ans la première fois quand une balle perdue s’était logée dans son crâne. Et depuis, il est devenu pessimiste. «C’est beaucoup mieux. Ainsi je pourrais apprécier les beaux moments quand ils se présenteront», dit-il. Des moments de bonheur, des vrais, Stéphane n’en a pas connus. Le bien-être ? Oui. C’est quand il est assis au bord de la mer, non loin de chez lui et qu’il contemple la grande bleue. «Je peux rester des heures comme ça. Je pense à plein de choses, je réfléchis, je rêvasse, je suis tout à fait dans un autre monde», indique Stéphane. Beyrouth, il l’a connu. Il a passé quelques mois chez des parents à Koraytem. «Là-bas on ne connaît pas ses propres voisins tandis que moi, tout jeune encore, je connaissais tous ceux qui peuplent Batroun et ses environs», rapporte-t-il. Ce qu’il a particulièrement apprécié à la capitale ? «La vie la nuit, la proximité des endroits, les choix qui se présentent», dit-il. Il a surtout aimé Aïn Mreissé, notamment le Hard Rock café…et la corniche, où la mer, comme dans son quartier de Batroun, est toute proche. 
 Il s’appelle Stéphane, comme presque tous les habitants de Batroun. Il a 21 ans et il rêve comme tous ses compatriotes et surtout, comme tous les jeunes de sa ville, de partir. Stéphane a interrompu ses études afin d’effectuer son service militaire. «Pour en finir une fois pour toutes, j’aime être libre et indépendant», explique-t-il. Stéphane, brun aux grands yeux...