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Actualités - ANALYSE

Le Liban demandera que les résolutions finales fassent mention de Chebaa

Le chef de l’État prend l’avion cet après-midi pour le Caire, où il représentera le Liban au sommet arabe extraordinaire qui se tiendra au Caire, samedi 21 et dimanche 22 octobre, sous la présidence de l’Égypte. Ce sera la première manifestation du genre à laquelle assistera le chef de l’État, depuis son élection. Le dernier sommet arabe avait été convoqué en 1996 après la victoire électorale du Likoud. Le président Lahoud sera accompagné de MM. Sélim Hoss, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères et qui se trouve déjà au Caire, Georges Corm, ministre des Finances, Karam Karam, ministre de la Santé, Zouheir Hamdane, secrétaire général du palais Bustros, Jamil Sayyed, directeur général de la Sûreté générale et Hicham Dimachkiyé, ambassadeur du Liban au Caire. La présence du président de la République au sommet du Caire se situera sous le signe du départ forcé d’Israël de la zone frontalière sud, d’une superficie supérieure à 850 kilomètres carrés, départ obtenu sans contrepartie politique ou diplomatique. Le sommet du Caire sera une précieuse occasion pour le président Émile Lahoud d’effectuer des contacts utiles avec ses pairs, présidents et rois, et de s’étendre sur des sujets qui importent directement le Liban. Le chef de l’État cherchera à obtenir que le projet de déclaration finale mis au point au cours de la conférence préparatoire comporte un point consacré exclusivement aux menaces israéliennes contre le Liban. Après l’audacieuse opération de commando menée par le Hezbollah, certains dirigeants israéliens avaient menacé de frapper la capitale, poussant le Liban à demander d’urgence aux États-Unis et aux Nations unies d’intervenir pour empêcher Israël de mettre ses menaces à exécution. L’éventualité est sérieusement examinée par le Liban, qui constate que l’armée israélienne, sur sa frontière sud, est toujours en état d’alerte, et qui suit de près le différend opposant le Premier ministre israélien Ehud Barak au commandement militaire, sur l’opportunité d’une frappe. Le Liban est conscient, du reste, que la modération dont fait preuve Barak, sur ce plan, s’explique par sa crainte d’une riposte du Hezbollah contre le nord d’Israël qui l’embarrasserait et accélérerait l’heure de son départ. Le Liban, révèlent des sources diplomatiques, invitera le sommet à remplacer certains termes utilisés dans le projet de résolution. Ce texte, soulignent-ils, se contente de faire allusion au Liban en réclamant «la nécessité de parachever le retrait du Sud libanais jusqu’aux frontières internationalement reconnues». Pour le Liban, ces termes sont trop vagues, et la résolution devrait faire clairement référence à «la poursuite de l’occupation des fermes de Chebaa», et à la persistance des réserves libanaises au sujet de trois points frontaliers, à la reprise de la violation par Israël de l’espace aérien libanais et aux tirs sans sommation sur des civils libanais et palestiniens à la frontière. La mobilisation diplomatique des États-Unis aux côtés d’Israël a été «tout à fait exagérée», soutiennent les sources diplomatiques en question. Ainsi, Madeleine Albright, qui qualifie d’«actes provocateurs» la capture d’un officier et de trois soldats israéliens au Liban, s’est rendue en Arabie séoudite pour rencontrer le président Bachar el-Assad et lui demander de faire pression sur le Hezbollah. «Ne pouvait-elle pas demander également, par souci d’impartialité, la libération par Israël des 19 Libanais ?», s’interrogent les sources citées. Certes, les États-Unis sont les alliés stratégiques d’Israël, mais il se trouve aussi qu’ils sont les parrains du processus de paix, et s’ils veulent réellement rétablir le calme, ils devraient aussi, par souci d’équité, faire pression sur le Premier ministre israélien. Pour sa part, dans ses contacts bilatéraux, le président Lahoud soulignera l’importance du droit de retour des Palestiniens qu’Israël doit leur reconnaître en toute justice et la nécessité pour les Arabes de remplir leurs précédents engagements financiers à l’égard du Liban, ou de contribuer au succès du congrès des pays donateurs en cours de préparation. Selon les sources citées, le sommet du Caire se limitera à une séance inaugurale et une autre de clôture, le reste des travaux se limitant à des contacts multilatéraux destinés à empêcher que le désaccord entre les pays participants n’éclate au grand jour. On sait en effet que le sommet ne déclarera pas une guerre militaire à Israël, mais une guerre politique et diplomatique non moins importante, encore que son ampleur ne fasse pas l’unanimité. Khalil FLEIHANE
Le chef de l’État prend l’avion cet après-midi pour le Caire, où il représentera le Liban au sommet arabe extraordinaire qui se tiendra au Caire, samedi 21 et dimanche 22 octobre, sous la présidence de l’Égypte. Ce sera la première manifestation du genre à laquelle assistera le chef de l’État, depuis son élection. Le dernier sommet arabe avait été convoqué en 1996...