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Actualités - BIOGRAPHIE

LIVRE - Hommage à Salah Stétié Le bonheur des mots

Hommage à Salah Stétié dans un petit fascicule intitulé Autour de Salah Stétié (60 pages – Schena – Didier Érudition) dans la collection Collège de littérature comparée (Universités de Paris-Sorbonne, de Bâle et de Bari). Hommage au poète et à l’écrivain francophone d’Orient par d’éminents spécialistes et critiques dont les signatures se succèdent dans cet ouvrage suite à une intervention littéraire à Paris à la salle Louis Liard : Robert Kopp, Gabriel de Broglie, Nuno Judice, Alain Rey, Giovanni Dotoli, Pierre Brunel et un choix de poèmes lus par Marie-Christine Hervey. Voici deux extraits de cet essai, l’un de la plume de Gabriel de Broglie et l’autre un «post-scriptum» de la main même du poète. «Les questions que nous rencontrons sont souvent les mêmes : des questions de compréhension, de définition, d’étymologie, de morphologie et, surtout, une poursuite de ce don particulier que Salah Stétié possède au plus haut point, l’intuition linguistique, le bonheur des mots. Pour caractériser davantage son apport, je peux dire qu’il va toujours dans le sens de la vitalité de la langue française, de sa souplesse, de la nécessité d’accueillir des mots nouveaux, même mal formés, d’accepter un usage, même apparu trop vite, dès lors qu’il répond à un besoin. Cette aptitude est conforme à ce que le poète a écrit sur la langue. La langue n’est pas seulement une organisation, c’est un organisme vivant, pas seulement un ensemble de règles, mais une culture, le miroir ou la source d’une identité. Si Salah Stétié a choisi d’être un écrivain français c’est, a-t-il dit quelque part, pour satisfaire à une nécessité ontologique en raison de l’aptitude de notre langue à exprimer avec le plus de précision, de nuance et de richesse ce qu’il est». «Donc Salah Stétié écrivain francophone d’Orient, établissant un pont entre les langues et les civilisations arabe et française ? Non. La réalité est beaucoup plus compliquée que cela. Salah Stétié n’aime pas le mot “francophone”. Il a raison. À cet étage de la quintessence et du jaillissement, ce mot n’a plus de sens. Ou, s’il en a un, il traduirait une tentative indue d’appropriation de notre part à nous, Français. Pour ma part, je me garderai de le définir davantage. Lui seul est habile à le faire, magnifiquement. Je me borne à contempler l’écrivain, à aimer sa poésie, à m’émerveiller de ce qu’il apporte à la littérature française et à me réjouir du retentissement de son œuvre, en particulier à l’étranger». Et le poète de conclure lui-même en «post-scriptum» : «Homme de poésie, homme de vérité, j’ai essayé d’être l’un et l’autre à la fois ; dans quelle mesure y ai-je un peu réussi, c’est ce que je ne saurais dire. Loyalement, de toute ma force, j’aurai essayé, dans les grands déséquilibres du monde actuel, et au vu de mon équation personnelle, combien ambivalente et ambiguë en sa rive de départ, de me chercher et de me trouver un centre. … Le centre de ma vie, de cette tension qu’est toute vie, la mienne aussi bien, aura été la poésie».
Hommage à Salah Stétié dans un petit fascicule intitulé Autour de Salah Stétié (60 pages – Schena – Didier Érudition) dans la collection Collège de littérature comparée (Universités de Paris-Sorbonne, de Bâle et de Bari). Hommage au poète et à l’écrivain francophone d’Orient par d’éminents spécialistes et critiques dont les signatures se succèdent dans cet...