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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - Multimédia au théâtre Alis au pays des merveilles

Alis (Dominique Soria et Pierre Fourny), troupe française spécialisée dans les spectacles multimédias, anime un atelier d’initiation à l’écriture scénique aujourd’hui au Théâtre de Beyrouth. Le travail effectué par les participants fera l’objet d’une présentation publique ce soir à 18h. Alis avait présenté, pour deux soirs de suite, un spectacle intitulé « … ou 2». Entre théâtre, danse, installation et peinture, elle a proposé un spectacle-puzzle à recomposer par l’imagination. «Ce spectacle peut paraître bizarre à certains», reconnaît Pierre Fourny. Alis a dix-huit ans. «C’est une jeune fille», remarque en riant Dominique Soria. Les deux membres d’Alis ont inventé un langage scénique propre à eux. «L’idée de départ était la suivante, explique Pierre Fourny. Nous voulions partager ce langage avec le public. Mais nous n’avions pas accès à une scène. Les gens de théâtre occupent les planches. Nous avons alors pris une table et décrété qu’il s’agissait de la scène. On a monté notre premier spectacle ainsi : avec divers objets, un miroir et nos mains qui manipulaient le tout». «Tous les éléments qu’on emploie sont des choses très simples : les lettres sont découpées dans des affiches publicitaires, les cartons sont recyclés, la musique également». Le spectacle, fait de noir et de blanc, de silence quasi absolu troublé par quelques mesures de musique techno. Calligrammes et jeux de lettres se succèdent. Devant nous, des lettres qui forment des mots. Interloqué, le spectateur se demande s’il y a un sens derrière ces jeux d’illusionniste, d’opticien, de décorateur. Non, seul l’œil est sollicité. Le cerveau, «nada». Le déroulement du spectacle est si simple, l’âme s’y repose, les yeux se fatiguent. L’âme s’endort et les yeux s’irritent. Un fabuleux décalage des sens est créé. Ni histoire ni intrigue, il s’agit d’une mise ne scène, ou plutôt d’une mise en espace où les personnages sont objets, figurines, ballons, mobiles, morceaux de décor, manipulés par deux prestidigitateurs. Ce dernier mot semble approprié, tant certaines scènes semblent relevées de la magie. Magie des mots, dont les signes se transforment, se retournent, permutent, se coupent pour donner d’autres mots. Magie des lumières qui modifient la vision que nous avons d’un même objet au point de nous faire douter de nos propres sens. Un spectacle sens dessus dessous pour citer Devos, où un oui devient non, en un tour de passe-passe. On sort avec la sensation d’avoir visité un univers original, fait de reflets, de fausses pistes et de trompe-l’œil. Deux petits regrets cependant : le fil conducteur (ou destructeur ?) nous a un peu échappé. Soit il y en a un, auquel cas on se sent un peu frustré (de ne pas l’avoir saisi) ; soit il n’y en a pas et on ne comprend pas l’utilité de certaines scènes comme la présence récurrente de l’enfant. Puis on est tellement impressionné par la beauté plastique du tout début que le reste nous laisse (en comparaison) un peu sur notre faim d’un point de vue esthétique. Quoi qu’il en soit, ce qui frappe surtout c’est l’ingéniosité des trouvailles visuelles, des jeux de mots et de l’humour qui se dégage de ces compositions. M.G.H.
Alis (Dominique Soria et Pierre Fourny), troupe française spécialisée dans les spectacles multimédias, anime un atelier d’initiation à l’écriture scénique aujourd’hui au Théâtre de Beyrouth. Le travail effectué par les participants fera l’objet d’une présentation publique ce soir à 18h. Alis avait présenté, pour deux soirs de suite, un spectacle intitulé «...