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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Révolte palestinienne - Le CNL a participé aux manifestations d’hier à Beyrouth Les enfants dans la rue pour soutenir l’intifada

Le mouvement de protestation qui a accompagné au Liban les événements sanglants dans les territoires palestiniens s’est encore amplifié cette semaine, les manifestations ayant repris de plus belle après le sommet de Charm el-Cheikh. Après la mobilisation populaire qui a eu lieu dans les camps palestiniens du Nord et de Aïn el-Héloué lundi et mardi derniers, c’était au tour des enfants et des intellectuels de descendre dans la rue hier pour dénoncer les «crimes» d’Israël et exprimer leur soutien à l’intifada palestinienne. Les deux manifestations qui se sont alternées devant le siège de l’Onu ont mobilisé à tour de rôle plusieurs centaines de personnes. Dénonçant les «crimes» d’Israël contre «l’enfance», près de 400 enfants de 3 à 10 ans se sont rassemblés dans un premier temps devant le bâtiment de l’Escwa, venant de la place du Musée. Ils devaient remettre à un fonctionnaire de l’Onu un mémoire adressé au secrétaire général Kofi Annan, intitulé «Le terrorisme sioniste tue les enfants». Dans ce document, les auteurs s’interrogent sur «cette paix entachée du sang des enfants» en se demandant de quelle justice il s’agit véritablement à l’Onu. Défilant dans leur uniforme d’écoliers, les enfants brandissaient des photos du jeune Palestinien Mohammad el-Dourra, 12 ans, tombé sous les balles israéliennes le 30 septembre à Gaza. «Le sang du martyr Mohammed el-Dourra n’aura pas coulé en vain», pouvait-on lire sur une banderole. La photo du jeune martyr palestinien, devenu le symbole par excellence de la révolte palestinienne, n’était pas absente non plus de la seconde manifestation qui a regroupé en fin d’après-midi les intellectuels, les professeurs d’universités et les étudiants palestiniens et libanais ainsi que des représentants des partis laïcs. Entre une manifestation et l’autre, le contenu des messages n’avait pas beaucoup changé, mais le ton était monté d’un cran. Là, on a dénoncé à nouveau les massacres perpétrés contre les palestiniens, mais encore et surtout l’accord de Charm el-Cheikh qui ne représente à leurs yeux qu’une fuite en avant, ce sommet n’ayant pas réglé le problème de fond, à savoir l’occupation israélienne. «Une fois que nos fils en Palestine, qui ont rejeté unanimement l’accord de Charm el-Cheikh, auront appris les nouvelles concernant ce mouvement, ils réaliseront que le peuple arabe y compris les intellectuels parmi eux ont exprimé leur soutien à l’intifada», affirme Souheil Natour, un intellectuel palestinien membre du FDLP. «Ceci les motivera à improviser des formes de lutte encore plus efficaces jusqu’à parvenir à la libération finale», dit-il. Pour Mona Fayad, professeur à l’Université libanaise, le soutien que les Libanais peuvent apporter aux Palestiniens est surtout symbolique. «C’est un soutien moral, qui les aide à résister, à tenir le coup à l’intérieur», dit-elle. Elle estime que la libération du Liban-Sud constitue en elle-même une manière indirecte de plaider en faveur de la cause palestinienne. Idem pour ce qui concerne le rapt des soldats israéliens par le Hezbollah. Les Libanais sont-ils assez engagés auprès de leurs frères en Palestine ? «Oui, beaucoup plus qu’avant, affirme-t-elle. Peut-être parce qu’ils ont compris que la bataille s’est déplacée là où il le fallait, c’est-à-dire en Israël et non plus à partir du Liban», dit-elle. Plusieurs étudiants universitaires relevant de formations politiques diverses ont répondu à l’appel des organisateurs. Des militants du Courant national libre figuraient, pour la première fois, parmi les manifestants. «Nous sommes venus pour exprimer notre solidarité envers le peuple palestinien, au nom du droit humain, explique un membre du CNL. Notre objectif est de participer à l’éveil d’une opinion publique arabe et libanaise qui puisse appuyer la cause palestinienne». Dans un communiqué distribué à la presse, les organisateurs ont estimé que la nouvelle révolte palestinienne reflète «une volonté populaire unanime face à la force brutale israélienne». Soulignant que l’intifada n’est pas un événement fortuit ni un acte spontané, les intellectuels ont affirmé qu’il s’agit d ’un chapitre fondamental de l’histoire palestinienne, «l’intifada étant l’expression par excellence de la volonté populaire». Les organisateurs ont en outre exprimé leur espoir de voir le prochain sommet arabe se démarquer des positions traditionnelles jusque-là adoptées en optant cette fois-ci pour des choix concrets qui répondent aux attentes des peuples arabes. Jeanine JALKH
Le mouvement de protestation qui a accompagné au Liban les événements sanglants dans les territoires palestiniens s’est encore amplifié cette semaine, les manifestations ayant repris de plus belle après le sommet de Charm el-Cheikh. Après la mobilisation populaire qui a eu lieu dans les camps palestiniens du Nord et de Aïn el-Héloué lundi et mardi derniers, c’était au...