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Actualités - CHRONOLOGIE

Statu quo vadis

 Sur TV5, un journaliste canadien qui s’étonne : «Jamais on n’avait été aussi près d’un accord au Proche-Orient, et voilà que ça éclate». Justement. On était trop près. Et les ennemis de la paix, Sharon en tête, ont fait le nécessaire pour tout faire sauter. Mais comment s’explique la complicité de Barak ? Par l’inconfort de sa position politique intérieure ? Pas tout à fait : il était prêt à organiser des élections législatives qui l’auraient plus solidement remis en selle. Alors ?Alors il faut croire que la veuve de Rabin, Léa, ne se trompe pas du tout, et ne cherche pas à tromper son monde quand elle dénie à Barak le titre de fils spirituel de son mari assassiné. C’est une question de sensibilité, de mentalité et d’intelligence, élément primordial pour le peuple élu en général et pour ses dirigeants en particulier. C’est tout bête : Barak est plus intelligent que Rabin. Ce dernier pensait plutôt en Occidental, il croyait qu’une certaine raison d’intérêt aurait raison des atavismes régionaux, au profit d’Israël. Or on en est encore à l’ère de la Thébaïde de Racine, c’est-à-dire d’Abel et de Caïn. À la base, les événements le prouvent, les Arabes et les Israéliens continuent à se haïr. Mais dira-t-on, Allemands, Français et Anglais se sont haïs pendant des siècles et voici qu’ils s’unissent. Certes, mais entre Arabes et Israéliens, il y a aussi, il y a surtout, du mépris. Et de plus, ils sont de même souche, ce que les Germains, les Celtes et les Saxons ne sont pas. Barak sait pour sa part, comme son action le montre par elle-même, qu’il peut y avoir des arrangements de commodité entre Israéliens et Arabes. Mais que l’heure du grand arrangement est loin, très loin d’avoir sonné. Il relève ainsi comme en passant, que le processus de paix s’est disloqué. Pour ajouter, en réponse aux Arabes, que lui non plus ne veut pas la guerre. Une analyse identique, peut-on s’en étonner, se trouve développée par les cadres d’un parti intégriste local. Qui excluent la guerre ou la paix et pensent qu’on se réinstalle pour de longues années dans un ni-ni flottant, plus tendu qu’avant la provocation Sharon. Un retour à la taedium vitae, au désenchantement, à l’appauvrissement, sous l’œil goguenard du gardien des enfers, le sinistre Charon. J.I.
 Sur TV5, un journaliste canadien qui s’étonne : «Jamais on n’avait été aussi près d’un accord au Proche-Orient, et voilà que ça éclate». Justement. On était trop près. Et les ennemis de la paix, Sharon en tête, ont fait le nécessaire pour tout faire sauter. Mais comment s’explique la complicité de Barak ? Par l’inconfort de sa position politique intérieure ?...