Proche-Orient - Les forces patriotiques et islamiques appellent à la poursuite de l’intifada Manifestations palestiniennes contre le sommet de Charm el-Cheikh

Des réfugiés palestiniens ont manifesté hier au Liban pour protester contre la participation du président palestinien Yasser Arafat au sommet de Charm el-Cheikh (Égypte). Des centaines de Palestiniens ont organisé un rassemblement à l’entrée du camp de réfugiés de Aïn el-Héloué, près de Saïda, à l’appel de deux organisations hostiles aux accords israélo-palestiniens d’Oslo (1993), le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP). «Nous demandons à Arafat de ne pas se réunir avec l’assassin (le Premier ministre israélien Ehud) Barak, de proclamer l’État palestinien et de distribuer les armes pour combattre les sionistes», a déclaré dans un discours enflammé Abou Ihab, un responsable du FDLP. Les manifestants ont brûlé les drapeaux israélien et américain et scandé des slogans contre les États-Unis qui exercent, selon eux, des pressions «pour faire avorter la nouvelle intifada». Plus au sud, des islamistes palestiniens ont brûlé des pneus aux entrées des camps de Rachidiyé et Bourj Chemali, près de Tyr, et obligé les écoles dans ces camps à fermer leurs portes. L’armée libanaise a en outre interdit à des Palestiniens des deux camps du Liban-Nord, Beddaoui et Nahr el-Bared, d’aller manifester à la frontière israélienne au Sud comme ils en avaient l’intention, selon une source palestinienne. Sur un autre plan, le congrès des forces patriotiques et islamiques, regroupant des formations radicales et islamistes qui s’étaient réunies dimanche à Beyrouth en congrès de soutien à l’intifada a appelé hier, dans son communiqué final, les peuples des pays arabes et musulmans à manifester le 21 octobre, premier jour du sommet arabe prévu au Caire. Les 170 participants ont en outre condamné le sommet de Charm el-Cheikh, «qui constitue une tentative américano-israélienne d’asséner un coup à l’intifada (soulèvement palestinien), disculper l’ennemi sioniste de ses crimes barbares et réactiver le processus de paix». «Le samedi 21 octobre est déclaré journée de protestation populaire dans tous les pays arabes et musulmans contre les crimes sionistes et une journée de soutien à la mosquée al-Aqsa (à Jérusalem) et à la Palestine», souligne le congrès. «Nous appelons toutes les forces vives de la nation (arabe et islamique) à se mobiliser pour faire réussir cette journée de protestation», ajoute le texte. Le congrès enverra une pétition aux participants au sommet arabe leur demandant «de cesser toute normalisation avec l’entité sioniste», de «fermer ses ambassades dans les capitales arabes» et de «réactiver le boycottage arabe» à son encontre. Le congrès a réuni notamment des dirigeants de formations palestiniennes radicales ainsi que de groupes islamistes, libanais, comme le Hezbollah, et palestiniens, comme le Hamas et le Jihad islamique. Dans le communiqué, les participants ont dénoncé «le soutien total du gouvernement américain aux crimes sionistes» et prôné «la résistance, seule capable de libérer la Palestine». Ils ont également appelé à «l’arrêt de toutes les formes de négociation» avec Israël, à «l’annulation de tous les accords, principalement celui d’Oslo (1993)» et «à la poursuite de l’intifada jusqu’à la libération totale». Les congressistes ont en outre réclamé «la levée du blocus imposé à l’Irak» par l’Onu depuis 1990.